Dino Scala a fait appel jeudi de sa condamnation à 20 ans de réclusion criminelle pour des viols et agressions sexuelles en série commis entre 1988 et 2018, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier et des parties civiles.
A l'issue de trois semaines d'audience, la cour d'assises du Nord avait reconnu coupable Dino Scala, surnommé "le violeur de la Sambre", de 54 des 56 faits de viols, agressions sexuelles (ou tentatives) pour lesquels il était jugé.
Il avait été condamné le 1er juillet à la peine maximale encourue: 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers.
Son appel "démontre, si on en avait encore besoin, qu'il n'en a rien à faire des victimes, que ses excuses sont de pures façades", a réagi Me Caty Richard, avocate de quatre victimes.
"Elles vont encore devoir attendre des mois supplémentaires avant de pouvoir enfin tourner la page de ce qui leur est arrivé il y a déjà des années", a-t-elle ajouté. "Lui, il jouit de ça."
Son nouveau procès devrait se tenir dans plusieurs mois devant la cour d'assises d'appel de Saint-Omer (Pas-de-Calais).
"Elles sont un peu déçues d'avoir à revivre le procès", a commenté l'avocate de neuf victimes, Me Fanny Bruyerre. "Leurs questions, c'est: +Est-ce qu'il faut encore revenir ? Encore témoigner ?+".
Sollicitée par l'AFP pour la défense de Dino Scala, Me Margaux Mathieu n'a pas donné suite.
Dino Scala, 61 ans, était poursuivi dans cette affaire hors normes pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle, commis entre 1988 et 2018 près de son domicile, autour de la rivière Sambre, en France mais aussi en Belgique. Il n'en avait reconnu que 40.
Il avait lors de l'audience laconiquement présenté ses "excuses aux victimes".
Ces dernières avaient jugé la peine insuffisante étant donné le nombre de faits reprochés.
L'un des avocats généraux, Annelise Cau, avait elle aussi jugé que la peine encourue était "trop faible", appelant dans ses réquisitions à une réflexion sur la prise en compte du caractère sériel des crimes sexuels et de leur préméditation.
Le procès n'a pas permis de lever entièrement le mystère autour de l'accusé, ouvrier bien inséré, marié, père de famille, entraîneur d'un club de football, mais à la personnalité caractérisée selon un expert psychiatre par un "abîme" entre face sociale et face cachée.
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