Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi soir à Conflans-Saint-Honorine pour une marche blanche en hommage à Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie décapité vendredi dans cette ville après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La foule s'est massée vers 18H30 devant le collège Le Bois-d'Aulne, où le professeur de 47 ans enseignait. Quelque 6.000 personnes étaient présentes, selon des estimations de gendarmes sur place.
Elles ont d'abord observé 10 longues minutes de silence en mémoire de Samuel Paty, décapité par un réfugié d'origine russe tchétchène de 18 ans pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.
Des salves d'applaudissements ont retenti lorsque la marche, guidée par des élus locaux, s'est ébranlée dans le calme en direction de la place de la Liberté, dans cette petite commune des Yvelines réputée tranquille.
"Aujourd'hui, c'est le temps de l’hommage, du recueillement, de la sidération et dès demain il faudra que ce soit le temps du courage car les Français en ont marre et ça ne peut plus durer", a déclaré Karl Olive, le maire (divers droite) de Poissy, venu en soutien.
Les habitants présents à la marche, dont beaucoup de jeunes et de parents d'élèves, étaient encore sous le choc.
Delya, élève de 11 ans dans ce collège, trouve ça "bien" qu’il y ait autant de monde. "On est là aussi pour défendre la liberté d’expression en soutien à l'équipe enseignante, en protestation contre tous ces actes de barbarie", confie à l'AFP son père Mehdi, 39 ans, habitant de Conflans.
Nathalie Allemand, 50 ans, est venue accompagnée de son fils, dont Samuel Paty était le professeur principal: "C’était important de venir avec mon fils pour qu'il digère. Il est choqué, il n'a pas pleuré, il ne parle pas" depuis le drame.
"La première chose qu’il a faite, c’est de m’envoyer la photo décapitée alors qu’il était à la piscine. Et il m’a dit: +Maman je vais faire comment?+", poursuit la mère de famille. "Il était très proche de lui. S’il avait un souci, il l'écoutait. Personne ne mérite ça, mais lui encore moins".
Depuis la mort de cet enseignant, les hommages se multiplient en France, où plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche.
Un hommage national lui sera également rendu mercredi à partir de 19H30 dans la Cour de la Sorbonne en présence du chef de l'Etat Emmanuel Macron.
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