Trois Femen ont protesté vendredi à Paris devant le ministère des Armées contre le renvoi en correctionnelle de trois pompiers pour "atteinte sexuelle", deux étant initialement mis en examen pour viol, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les trois femmes sont arrivées devant le ministère vers 10H00. Vêtues de pantalons semblables aux tenues des pompiers, elles ont enlevé leurs t-shirts, dévoilant sur leur buste dénudé les inscriptions "Au feu au viol" pour deux d'entre elles, et "La justice consume les femmes" pour la troisième.
Elles sont restées quelques minutes, silencieuses, l'une d'entre elles brandissant une pancarte sur laquelle était inscrit "La justice consume les femmes", alors que les deux autres, munies de deux extincteurs, vaporisaient de la fumée.
"Aujourd'hui on est venues dénoncer l'impunité des violeurs. On dénonce cette justice patriarcale qui minore les viols", a expliqué à l'AFP Sophia, Femen depuis sept ans, à l'issue de l'action.
Les activistes réagissaient au renvoi récent devant le tribunal correctionnel, pour atteinte sexuelle sur une adolescente de 14 ans en 2009, de trois pompiers, dont deux initialement mis en examen pour viol sur mineur, soit une infraction passible des assises. Les trois hommes étaient membres de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), qui est une unité militaire.
A l'époque des faits, en 2009, l'état de santé de l'adolescente de 14 ans nécessite de nombreuses interventions des pompiers. Selon son entourage, elle développe alors un véritable "culte des pompiers".
Elle en contacte certains grâce aux réseaux sociaux selon une source proche du dossier, et multiplie les relations sexuelles avec environ vingt pompiers âgés d'une vingtaine d'années, pour la plupart en poste à la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).
Lors d'un après-midi chez un pompier avec qui elle entretient une relation suivie, elle dit avoir été contrainte de pratiquer des fellations à deux d'entre eux, pendant que le troisième la touchait.
Ce sont ces trois hommes qui ont finalement été renvoyés en correctionnelle. Le parquet avait requis l'abandon des poursuites pour viol à l'automne 2018, estimant que le "défaut de consentement" de l'adolescente paraissait "insuffisamment caractérisé".
L'avocat de la jeune femme a fait appel de ce renvoi. "Un procès en correctionnelle pour une affaire de cette nature, c'est impossible", avait déclaré Me Joseph Cohen-Sabban à l'AFP.
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