Une femme de 24 ans, principale suspecte du meurtre de Lola a été mise en examen lundi par un juge d'instruction parisien pour "meurtre" et "viol aggravé" puis écrouée, trois jours après la découverte vendredi dans une malle à Paris du corps de la collégienne de 12 ans.
Selon une source judiciaire, elle a été mise en examen pour "meurtre de mineur de moins de 15 ans" aggravé et "viol sur mineur avec actes de torture et de barbarie".
Une information judiciaire confiée à trois magistrats instructeurs portant sur ces deux infractions criminelles et le délit de recel de cadavre a été ouverte par le parquet de Paris, a précisé une source judiciaire.
La jeune femme a ensuite été placée en détention provisoire vers 19 heures.
La jeune femme algérienne était connue des services de police comme victime de violences conjugales en 2018, a-t-on appris lundi de source proche de l'enquête.
La jeune femme était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour d'étudiant, a-t-on ajouté de même source.
Le 21 août dernier, elle avait été interpellée dans un aéroport français pour défaut de titre de séjour. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui avait alors été délivrée automatiquement.
Lors du débat à huis clos devant les juges des libertés et de la détention (JLD), cette femme aux cheveux bruns ondulés, remontés en chignon, s'est présentée avec un survêtement bleu, un T-shirt gris et un sweat clair sur les épaules, a constaté une journaliste de l'AFP.
Après avoir exprimé ses pensées pour l'"horreur" vécue par la famille de l'adolescente, Me Alexandre Silva, avocat de cette femme, a demandé à la presse à l'issue du débat à huis clos devant le JLD que les "rumeurs" cessent sur le dossier et rappelé le principe de la présomption d'innocence.
La suspecte, qui souffrirait de troubles psychiques, avait été interpellée à l'aube samedi à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), après avoir été aperçue sur les images des caméras de surveillance de l'immeuble où résidait la collégienne.
- Déclarations "fluctuantes" -
Un témoin a également signalé la présence de cette femme, qui aurait sollicité son aide contre rémunération pour déplacer une malle volumineuse.
Les parents de l'adolescente, inquiets de ne pas la voir rentrer du collège vendredi après-midi, avaient alerté la police de la disparition de leur fille, ainsi que de la présence de cette jeune femme inconnue dans la résidence du 19e arrondissement de Paris.
C'est finalement un SDF de 42 ans qui a découvert une boîte en plastique opaque renfermant le corps de l'adolescente, dans la cour intérieure de l'immeuble où réside la famille de Lola.
Le corps de la collégienne était dissimulé par des tissus, selon des sources proches du dossier. Deux valises cabine étaient posées à côté de la malle.
L'autopsie pratiquée samedi a déterminé que Lola était morte d'une "défaillance cardio-respiratoire avec manifestation asphyxique et signe de compression cervicale", selon un communiqué lundi de la procureure de Paris, Mme Laure Beccuau.
L'examen a révélé de "multiples autres lésions" mais pas "de lésion traumatique de la sphère sexuelle".
Devant les enquêteurs, la mise en cause a "fluctué (...), oscillant entre reconnaissance et contestation des faits", d'après le communiqué.
Selon ses déclarations rapportées par Mme Beccuau, la suspecte aurait déclaré avoir "entraîné la victime jusqu'à l'appartement de sa sœur, vivant dans le même immeuble que l'enfant, elle lui aurait imposé de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d'autres violences ayant entraîné la mort et elle aurait dissimulé le corps dans la caisse."
"Un zéro et un 1 étaient inscrits en rouge sous chaque pied de la victime", selon la procureure de Paris.
- "Épreuve terrible" -
Outre la principale suspecte, un homme âgé de 43 ans a également été mis en examen lundi pour "recel de cadavre", selon la source judiciaire.
Suspecté d'avoir hébergé et véhiculé la suspecte et d'avoir aidé à transporter le corps, il a été placé sous contrôle judiciaire, "la détention provisoire n'étant pas possible du fait de la peine encourue", selon cette source.
Quatre autre personnes placées en garde à vue par la Brigade criminelle ont été libérées sans poursuite à ce stade.
Durant le week-end, de nombreux habitants avaient témoigné de leur tristesse et de leur effroi en déposant des fleurs sur la grille de la résidence de la famille de la victime et un muret conduisant au bâtiment.
Des cellules de soutien psychologique ont été mises en place aussi bien pour les élèves et personnels du collège Georges-Brassens du nord-est parisien où était scolarisée Lola que pour des écoles du secteur ou encore des habitants du quartier.
Lundi matin, le maire du XIXe arrondissement, François Dagnaud, a évoqué "une épreuve terrible que traverse ce collège, cette communauté scolaire et tout un quartier".
La maire de Paris Anne Hidalgo et le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye se sont rendus dans l'établissement lundi.
tbm-slb-mk-gd-sm/pga/cbn
Vos commentaires