L'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger, soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes samedi lors de l'"acte VIII" des "gilets jaunes" à Paris, va être présenté mercredi au parquet en vue de son procès en comparution immédiate dans la journée, a annoncé le parquet de Paris.
Cet homme de 37 ans originaire de l'Essonne, ancien champion de France 2007 et 2008 des lourds-légers, "va être déféré au parquet de Paris en vue d'un jugement en comparution immédiate cet après-midi", a indiqué le ministère public.
Il doit comparaître devant le tribunal correctionnel pour "violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique" mais il peut solliciter un renvoi pour préparer sa défense. Dans ce cas, le tribunal qui est tenu d'y faire droit devra statuer sur son éventuel maintien en détention.
Christophe Dettinger s'était présenté lundi matin à la police, qui le recherchait activement depuis les images virales le montrant en train de frapper deux gendarmes sur une passerelle.
Dans une vidéo enregistrée dimanche et postée lundi sur Youtube, l'ancien champion de boxe a admis avoir "mal réagi", tout en affirmant s'être "défendu" face aux violences policières.
Samedi, lors d'une nouvelle manifestation des "gilets jaunes" dans la capitale, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre avaient éclaté sur la passerelle qui relie les deux rives de la Seine au niveau du jardin des Tuileries.
Sur des images qui ont fait le tour des réseaux sociaux et des médias, on voit un gendarme à terre, entouré de manifestants et frappé par l'un d'eux portant un manteau et un bonnet noir, identifié par la suite comme Christophe Dettinger.
Ce gendarme s'est vu prescrire 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT) et a porté plainte dimanche, selon la gendarmerie.
Une autre vidéo montrait le même homme attaquer tel un boxeur professionnel un gendarme derrière son bouclier. Ce dernier a eu deux jours d'ITT et a également porté plainte.
Devant les enquêteurs, le trentenaire a affirmé avoir voulu protéger une femme des forces de l'ordre puis s'être emporté, selon une source proche du dossier.
Une cagnotte de soutien à l'ancien boxeur a connu mardi un vif succès en rassemblant plus de 117.000 euros, avant d'être fermée par la plateforme de dons en ligne Leetchi, devant le flot de critiques venues du gouvernement et de syndicats policiers. Une cagnotte concurrente en "soutien aux forces de l'ordre" a aussi été ouverte et avait récolté plus de 176.000 euros à la mi-journée mercredi.
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