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Un camion lancé sur la foule peut être la marque des terroristes: "Il est impossible d'empêcher un véhicule de ce tonnage d'écraser des gens"

Un camion lancé sur la foule peut être la marque des terroristes: "Il est impossible d'empêcher un véhicule de ce tonnage d'écraser des gens"
 
Nice
 

La course folle d'une voiture ou d'un camion comme arme de terreur: le poids lourd qui a fauché mortellement au moins 84 personnes jeudi soir à Nice dans le sud-est de la France, renvoie à un mode opératoire connu des services de l'antiterrorisme. "A moins de faire des zones fermées et sécurisées, il est impossible d'empêcher un camion de ce tonnage d'écraser des gens", a analysé André Jacob, ancien responsable du service anti-terrorisme de la sûreté de l’Etat, invité de l’édition spéciale de RTLinfo.

La tuerie de masse survenue à Nice est analysée par les spécialistes. André Jacob, ancien responsable du service anti-terrorisme de la sûreté de l’Etat, a considéré que le seul moyen d'éviter ce genre de carnages était d'organiser des périmètres de sécurité, dans des endroits fermés avec contrôle. "Il serait intéressant de voir le temps que cela a pris, c'est peut-être 1 minute, 1 minute 30, souligne André Jacob. Les policiers étaient sur place, mais éparpillés, pas dans une action de contrôle d'un territoire, d'un endroit qui serait fermé. (…) Il est impossible, sauf si l'on fait des zones fermées comme les fans zones durant l'euro, et que l'on contrôle les gens à l'entrée, à la sortie avec périmètre de sécurité, c'est impossible d'empêcher un camion de ce tonnage de pénétrer et d'écraser des gens".


Le spécialiste doute qu'un commanditaire existe

Depuis plusieurs années, Al-Qaïda et le groupe Etat islamique exhortent, à longueur d'articles ou de vidéos sur internet, leurs recrues et leurs volontaires à passer à l'action sans attendre, sans ordres précis, sans organisation pour les entraîner ou les soutenir. Passer à l'action de manière isolée et avec n'importe quelle arme disponible, telle était la consigne donnée en septembre 2014 par Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole officiel de l'organisation jihadiste Etat islamique. Ceci étant, le spécialiste André Jacob doute que les ordres soient venus de l'extérieur. "Je pense qu'il s'agit plutôt d'un acte d'une personne qui a agi au nom de l'Etat islamique, mais qui n'est pas commandité depuis la Syrie par Daesh, a estimé l'ancien responsable du service anti-terrorisme de la sûreté de l’Etat, invité de l’édition spéciale de RTLinfo. Le modus operandi utilisé, comme louer un camion, ne pas avoir accès à des explosifs, ça laisse penser à un acte isolé, mais bien sur l'enquête le dira".

Le modus operandi déjà utilisé en Occident

Une telle utilisation de véhicules n'est pas une première en Occident: deux attaques au nom du jihad prenant pour cibles des militaires ont récemment marqué les esprits. En mai 2013, deux Londoniens d'origine nigériane avaient renversé en voiture le jeune soldat Lee Rigby à Londres avant de le larder de coups de couteau. Sur une vidéo filmée juste après l'agression, l'un des meurtriers déclarait avoir voulu venger les "musulmans tués par des soldats britanniques". Lors de son procès, ce père de six enfants a déclaré qu'il était en "mission" en tant que "soldat d'Allah" et "en guerre contre la Grande-Bretagne", en invoquant la loi du talion.


Au Canada aussi, un jeune au volant avait foncé sur des militaires

Quelques mois plus tard, en octobre 2014, un Canadien de 25 ans récemment converti aux thèses jihadistes avait foncé au volant de sa voiture sur trois militaires, en tuant un et en blessant un autre, au bord d'une route dans la banlieue de Montréal. Cerné par la police au terme d'une course-poursuite, l'assaillant s'était extirpé de son véhicule, couteau en main, avant d'être abattu. En rupture familiale, le jeune homme voulait rejoindre la Syrie.

Un autre avait utilisé un simple couteau

Il y a un mois, le 13 juin, Larossi Abballa a utilisé un simple couteau pour tuer un policier et sa femme à leur domicile près de Paris, dans une attaque qui a été revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique. La section antiterroriste du parquet de Paris est saisie de l'enquête sur l'attaque au poids lourd de Nice dont les motivations ne sont pas encore connues.


 

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