Jawad Bendaoud a été condamné mercredi en appel à Paris à un an de prison avec sursis pour avoir violenté et menacé son ex-compagne, une décision qui intervient deux semaines avant l'ouverture de son procès en appel pour avoir logé deux jihadistes du 13-Novembre.
Le trentenaire, habitué des coups d'éclats et des déclarations fantasques, avait été condamné en première instance en avril à Bobigny à dix mois de prison dont quatre avec sursis. Il lui était reproché des violences envers son ex-compagne en octobre 2015 et des menaces de mort en mars-avril 2018.
En première instance, il avait reconnu lui avoir mis "un coup de tête" à l'automne 2015. Elle s'était vue prescrire quatre jours d'interruption totale de travail, ramenés ensuite à un jour. Quant aux menaces de mort, il avait expliqué avoir "pété les plombs" après avoir reçu des vidéos pornographiques dans lesquelles elle lui affirmait avoir tourné. Dans une série de textos, il menaçait notamment de lui "arracher les yeux" et de la "brûler vive".
Le parquet, qui avait fait appel, avait requis un an de prison avec mandat de dépôt lors du second procès, selon son avocat, Xavier Nogueras. La Cour d'appel de Paris l'a condamné à un an de prison avec sursis et mise à l'épreuve. La peine est assortie notamment de l'interdiction d'entrer en contact avec son ex-petite amie, avec qui il entretient une relation tumultueuse depuis 2004.
Présent au délibéré, Jawad Bendaoud, jogging bleu et tee-shrit coloré, a accueilli la décision sans réaction apparente. Son avocat s'est dit soulagé: "on va maintenant pouvoir préparer le procès sereinement", a-t-il déclaré à l'AFP.
Surnommé le "logeur de Daech", celui qui fut la risée d'un pays traumatisé, doit être rejugé à partir du 21 novembre pour "recel de malfaiteurs terroristes". Il avait mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud et son complice Chakib Akrouh, un appartement à Saint-Denis, où les deux hommes s'étaient repliés après les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
Jawad Bendaoud avait été relaxé en première instance. Le tribunal avait estimé que les charges étaient "insuffisantes" pour démontrer sa culpabilité.
Le parquet, qui avait requis quatre ans de prison, avait aussitôt fait appel. Deux autres prévenus seront rejugés à ses côtés: Mohamed Soumah, condamné à cinq ans de prison pour "recel de malfaiteurs terroristes", et Youssef Aït Boulahcen, condamné à quatre ans dont un avec sursis pour "non-dénonciation de crime".
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