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Cazeneuve accuse Faure d'avoir empêché "avec jubilation" sa nomination à Matignon

Cazeneuve accuse Faure d'avoir empêché "avec jubilation" sa nomination à Matignon
L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, le 25 juin 2018 à ParisJOEL SAGET
 
 

L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve accuse la direction du PS d'avoir empêché "avec jubilation" sa nomination à Matignon et entend désormais contribuer au "rassemblement de la gauche de gouvernement" en vue de l'élection présidentielle.

Quand son nom a circulé, "Olivier Faure et Boris Vallaud sont tombés visiblement avec jubilation" dans "le piège tendu par Emmanuel Macron", en "refusant de s'engager clairement à ne pas censurer un gouvernement dont j'aurais pris la tête lorsque Emmanuel Macron les a interrogés sur leurs intentions", affirme-t-il dans un entretien au Monde.

La direction du PS a alors "prétendu que la question n’était pas celle du +qui+ à Matignon, mais celle du +quoi+", a-t-il rappelé.

Mais "la nomination du gouvernement Barnier aura apporté la démonstration à mes bons camarades que le +quoi+ a quelque chose à voir avec le +qui+ et qu'à force de délit de faciès et d'excommunication des plus raisonnables à gauche, on finit par devoir subir la vraie droite", a-t-il lancé.

Lors de son entretien avec Emmanuel Macron qui aurait pu conduire à sa nomination, M. Cazeneuve dit n'avoir "pas parlé d’abrogation de la réforme des retraites, mais clairement souhaiter en corriger les injustices".

M. Cazeneuve estime que le PS doit maintenant "sortir des divisions extrêmes dans lesquelles il est plongé du fait de cette alliance avec LFI".

"Ne pas rassembler la famille de la gauche de gouvernement, dans la perspective de l'élection présidentielle, c’est renoncer à en faire une force crédible d’alternance et donc optimiser le risque de victoire du RN", juge-t-il.

"Si on laisse passer 2025 sans faire ce rassemblement, il sera trop tard", prévient-t-il, s'inquiétant de "la constitution d’autant de chapelles qu’il y a de personnes".

M. Cazeneuve essaiera "de faire en sorte que cette volonté de rassemblement aboutisse à un élan".

Mais "dire que je suis candidat à l’élection présidentielle aujourd’hui, alors qu’il y a un tel émiettement, une telle confrontation des ego, serait grotesque", ajoute-t-il.

Il juge également "irresponsable et cynique" de spéculer sur un échec du gouvernement Barnier "au regard de l’Everest de défis qui se présente au gouvernement de la France".

"Il faut maintenant avoir le courage de dire la vérité aux Français : régler la question de la dette est d’intérêt national, sauf à prendre le risque d’une attaque des marchés et d’une remise en cause de notre souveraineté", prévient-il.


 

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