La Gendarmerie nationale a exprimé jeudi ses "regrets" pour la verbalisation non appropriée le 4 avril d'un homme qui voulait se rendre sur l'Ile de Ré au chevet de son père mourant.
Habitant en Loir-et-Cher, Patrice Dupas avait pris la route le 4 avril, muni d'une attestation dérogatoire de déplacement, pour voir son père en fin de vie.
Mais contrôlé par des gendarmes à l'entrée du pont de l'île de Ré, il a été verbalisé et a dû faire demi-tour. Son père est décédé quelques jours plus tard sans qu'il ait pu le voir.
Nous le regrettons et nous comprenons sa peine
Interrogée jeudi par l'AFP, la porte-parole de la Gendarmerie nationale Maddy Scheurer a reconnu que les gendarmes n'avaient "pas perçu le degré d'urgence" du déplacement de M. Dupas. "Il y a eu une véritable incompréhension. C'est malheureux. Nous le regrettons et nous comprenons sa peine", a ajouté la porte-parole.
Elle a souligné que lors de ce premier week-end de vacances pascales, des consignes très strictes avaient été données aux forces de l'ordre pour contrôler le respect des règles de confinement.
Depuis le début du confinement, la gendarmerie a procédé à 120.000 contrôles dans ce département de Charente-maritime dont 7.000 uniquement lors de ce week-end-là, a relevé Mme Scheurer.
M. Dupas a saisi l'Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) et une "réponse" sera "donnée rapidement", a poursuivi la porte-parle en précisant que la gendarmerie avait fait les démarches nécessaires pour annuler la contravention.
Depuis, la gendarmerie a en outre pris contact avec M. Dupas pour comprendre ce qu'il s'était passé. "On m'a empêché de le revoir. C'est anormal. Ce gendarme était quelqu'un de borné", s'était ému jeudi matin M. Dupas sur LCI.
Depuis le début du confinement, au total, il a été procédé à 12 millions de contrôles, dont plus de la moitié par la gendarmerie, et 87 signalements ont été effectués sur la plateforme de l'IGGN, selon Mme Scheurer.
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