Plus d'une personne en grande précarité sur deux, pour l'essentiel des migrants, a été contaminée par le Covid-19 en région parisienne selon une étude publiée mardi par l'ONG Médecins sans frontières (MSF).
Avec un taux de positivité de 55% dans les centres d'hébergement, les distributions alimentaires ou les foyers de travailleurs où MSF a conduit des tests, il s'agit de "prévalences particulièrement élevées, surtout dans les foyers et les centres d'hébergement", souligne le rapport.
L'enquête, décrite comme la toute première en France et en Europe à s'intéresser exclusivement au niveau d'exposition au virus parmi les grands précaires, concerne surtout les étrangers, qui représentent 90% de l'échantillon de 818 personnes testées par l'ONG.
"Les résultats démontrent une prévalence énorme. La raison principale est la promiscuité et les conditions d'hébergement qui ont généré des clusters", par exemple dans les gymnases où ces personnes ont été mises à l'abri à l'aube du confinement généralisé, commente pour l'AFP Corinne Torre, cheffe de la mission France chez MSF.
Menée entre le 23 juin et le 2 juillet avec Epicentre, le centre d'épidémiologie qu'héberge MSF, l'étude révèle de fortes disparités selon les types de sites sur lesquels les personnes ont été testées : ainsi, dans les 10 centres d'hébergement où l'ONG intervient, le taux de positivité atteint 50,5%, contre 27,8% sur les sites de distribution alimentaire et 88,7% dans les deux foyers de travailleurs migrants.
En France, le taux de positivité de la population générale oscille plutôt entre 5 et 10%. Selon Santé publique France, elle était à 8% en fin de semaine dernière, et autour de 12% sur Paris, là où se trouvent les principaux sites couverts par MSF.
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