Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué vendredi que "près de 9 millions de salariés aujourd'hui sont au chômage partiel" en raison de la crise du coronavirus, ce qui doit éviter des "licenciements de masse".
Le coût du chômage partiel, qui s'élève à quelque 24 milliards d'euros, est "un investissement", a estimé le ministre à l'ouverture des débats devant l'Assemblée sur le deuxième projet de budget rectificatif de l'Etat. "Nous avons refusé politiquement, économiquement, les licenciements de masse", a-t-il appuyé.
Après celui de la fin mars, le deuxième projet de loi de finances rectificative (PLFR) prend en compte l'enveloppe globale de 110 milliards d'euros annoncée par le gouvernement face à "l'urgence économique". Il prévoit un recul de 8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2020, un déficit public d'environ 9% du PIB et une dette à 115%.
"Nous avons pris 20 points de dette en trois mois", a aussi relevé le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.
Défendant une motion de rejet préalable, le chef de file des députés insoumis Jean-Luc Mélenchon a demandé "l'annulation de la dette, ou du moins la conversion en dette perpétuelle". C'est "la seule solution pacifique, raisonnable", et qui pourrait être étendue au plan européen, a soutenu l'ancien candidat à la présidentielle.
"La France peut, la France doit sortir autrement qu'en se résignant aux règles de la comptabilité étroite que le gouvernement allemand inflige à tout le reste de l'Europe", a martelé M. Mélenchon.
M. Le Maire a souligné que le recul de 8% du PIB était "un chiffre sévère, ce n'est pas un chiffre définitif", face à "un contexte économique qui n'a aucun précédent dans notre histoire contemporaine".
"Nous n'avons compté ni les moyens, ni le soutien public", a assuré le ministre, égrenant les autres mesures de ce projet de budget, du soutien à la trésorerie des entreprises au fonds de solidarité en faveur des très petites entreprises et des indépendants, en passant par l'enveloppe de 20 milliards pour recapitaliser des entreprises stratégiques en difficulté.
En parallèle, "les banques font le travail" mais il a indiqué vouloir faire baisser le taux de refus des prêts, actuellement "autour de 4-5%".
Enfin, le texte tient compte de la prime exceptionnelle de 500 à 1.500 euros destinée aux soignants. Et intègre l'aide aux ménages les plus modestes (bénéficiaires des minimas sociaux) de 150 euros, plus 100 euros par enfant, annoncée par l'exécutif mercredi.
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