Les deux feux de forêt qui font rage depuis mardi en Gironde ont brûlé quelque 3.700 hectares, dont plus de 2.000 dans la commune de Landiras, près de Bordeaux, où la situation est "stabilisée même si le feu n'est pas encore maîtrisé", a annoncé jeudi la préfecture.
Dans ce secteur situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux, 2.100 hectares de pins sont partis en fumée et 1.600 hectares ont brûlé dans la forêt de La Teste-de-Buch, dans le Bassin d'Arcachon, tout près de la célèbre dune du Pilat, exceptionnellement fermée au public.
A La Teste, la situation est "toujours incertaine à cause des difficultés d'accès" et 60 personnes ont été évacuées d'un lotissement à Cazaux, un village de cette commune très étendue, a précisé la préfecture.
"Des étés de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme"
Ces feux sur des pins de 20 à 40 ans sévissent sur fond d'épisode caniculaire, le 2e en un mois, illustration du changement climatique qui va causer des étés "de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme", selon Météo-France.
La Gironde est placée en vigilance orange canicule comme six autres départements situés dans le sud-ouest et la Drôme-Ardèche
"On a deux feux compliqués" qui prospèrent sur une "végétation extra-sèche", avec un "vent tournant sur les deux sites qui oblige à réévaluer tout le temps le dispositif", explique le commandant Jomain. Autre problème: "à La Teste, c’est du sable, c’est complexe en terme de circulation".
Neuf feux sur 10 sont d'origine humaine
Si à Landiras, l'origine de l'incendie n'est pas encore connue, à La Teste-de-Buch, "un accident ou une panne de camion (...) qui a pris feu" est en cause, indiquait dans l'après-midi la préfète de la Gironde Fabienne Buccio.
"Neuf feux sur 10 sont d'origine humaine", soit de manière "involontaire" (une cigarette mal éteinte), soit par des "pyromanes", a souligné lors de sa visite le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en exhortant "chacun et chacune à avoir un comportement citoyen".
"Les cris des gens (...) l'odeur de la fumée, tout ça, c'est flippant"
A La Teste-de-Buch, 6.000 personnes qui logeaient dans cinq campings de la zone très touristique du Pilat ont dû être évacuées vers le parc des expositions où elles ont passé la nuit de mardi à mercredi sur des lits de camp.
"On voit ça a la TV et on se dit que ça ne va jamais nous arriver, et puis forcément quand ça nous arrive, ça fait un peu bizarre. Les cris des gens (...) l'odeur de la fumée, tout ça, c'est flippant", a raconté à l'AFP Pascal Cordonnier, un touriste évacué venu de Troyes.
Sur place, sous une chaleur de plomb, la solidarité s'est organisée pour soutenir les déplacés de la nuit qui ont pour la plupart laissé leurs affaires dans leurs tentes et caravanes.
Mais le maire de La Teste-de-Buch Patrick Davet a prévenu qu'il ne pourrait "pas les garder indéfiniment dans ce local", faute de "sanitaires" et de "matelas" suffisants.
"Ils peuvent quitter les lieux où ils sont hébergés mais pas retourner dans leur camping", du moins pas pour le moment, "l'enjeu est trop risqué", a mis en garde la préfète.
Pour ces deux incendies, "10 moyens aériens", des avions canadairs et dash, ont été mis en œuvre dans la journée.
"Cette saison des feux a commencé très tôt"
La préfecture de la Gironde avait placé mardi le département en vigilance orange feu de forêts (vigilance "élevée"/niveau 3 sur 5), "au vu des conditions météorologiques".
"Cette saison des feux a commencé très tôt", a souligné Gérald Darmanin en indiquant que "15.000 hectares" ont déjà brûlé depuis le début de l'année contre, "moins de 1.000 hectares à la même date" en 2021.
Des pointes voisines de 40° sont attendues dans le sud-ouest jeudi après-midi pour ce nouvel épisode caniculaire dont le pic est prévu "entre samedi et mardi", selon Météo-France.
Les risques élevés d’incendie ont conduit le département des Landes, également en vigilance orange "feux de forêt", à interdire les feux d'artifice "privés ou publics" du 14 juillet ou des villes comme Toulouse ou Lourdes, à adapter les festivités.
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