Milica, 66 ans, a côtoyé durant 4 années Monique Olivier à la prison centrale de Rennes. Au micro de nos confrères de France 3, elle fait de glaçantes confidences. Après avoir vu un reportage sur la disparition de la petite Estelle Mouzin, Milica décide de mener l'enquête. Elle gagne la confiance de l'ex femme du tueur en série et parvient, selon elle, à obtenir de glaçantes révélations. "Je me suis dit : 'Monique Olivier, elle est à 4 mètres de moi, il me reste quelques années à faire, je vais essayer'", explique-t-elle dans une interview donnée à France 3. Avant d'ajouter: "Elle m'a raconté beaucoup de détails sordides qui m'ont empêché de dormir la nuit".
11 mois plus tard, elle estime être suffisamment proche de Monique Olivier pour obtenir des révélations. "Je lui ai dit: 'Est-ce que tu penses que Michel Fourniret aurait pu faire du mal à la petite Estelle? Elle m'a dit: 'C'est son style de petite fille' ", assure-t-elle. Toujours selon les dires de cette ancienne co-détenue, les révélations ne s'arrêtent pas là. "Monique Olivier m'a dit que Michel Fourniret lui avait dit: 'Si à une certaine heure, je ne suis pas de retour à notre domicile, tu vas passer un coup de fil à mon fils. Ça pourra me servir d'alibi plus tard. Je pars à la chasse", continue Milica.
Un coup de téléphone en guise d'alibi
A sa sortie de prison, Milica a informé la justice de ces aveux. Pendant des années, Monique Olivier avait nié avoir tenu de tels propos. Mais la semaine dernière, coup de théâtre. Face à la juge, l'ex femme du tueur en série assure que Michel Fourniret ne se trouvait pas au domicile conjugal le jour de la disparition de la petite Estelle.
Entendu près de trois heures mercredi après-midi par la juge d'instruction parisienne Sabine Khéris, Michel Fourniret a été mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort", a indiqué à l'AFP une source judiciaire.Cette source n'a pas précisé à ce stade si Michel Fourniret a reconnu son implication dans la disparition de la fillette. Interrogés à l'issue de son audition, les avocats de l'"ogre des Ardennes" n'ont pas souhaité de leur côté faire de déclaration à la presse.
Michel Fourniret avait toujours assuré jusqu'à présent être étranger à la disparition d'Estelle Mouzin, survenue le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), expliquant qu'il se trouvait ce jour-là à son domicile de Sart-Custinne, en Belgique. En guise d'alibi, le tueur en série invoquait un appel téléphonique passé à son fils le soir des faits pour son anniversaire. Ce dernier n'avait alors pas décroché mais l'appel avait été attesté par des relevés téléphoniques.
Cette version a cependant été fragilisée par les récentes déclarations de son ex-épouse Monique Olivier. Entendue jeudi dernier par la juge Khéris, elle avait raconté avoir elle-même passé ce coup de téléphone, à la demande de son mari.
Rappel des faits
Âgée de neuf ans, Estelle Mouzin a disparu alors qu'elle rentrait de l'école le soir du 9 janvier 2003. Son corps n'a jamais été retrouvé et les nombreuses pistes envisagées par les enquêteurs n'ont rien donné.
En 2006, la police s'était intéressée une première fois à Michel Fourniret. Une photo d'Estelle Mouzin avait en effet été retrouvée sur son ordinateur et une camionnette blanche semblable à celle du tueur avait à l'époque été repérée en Seine-et-Marne. Mais il avait été mis hors de cause en 2007 dans cette affaire. Six ans plus tard, l'expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans sa voiture n'avait pas non plus permis de trouver de trace ADN de la fillette.
Les spéculations sur sa possible implication avaient néanmoins été relancées après une audition survenue en mars 2018, portant sur les meurtres de Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece, tuées en 1988 et 1990 dans l'Yonne.
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