Manuel Valls s'est défendu mercredi de faire des "cadeaux" électoralistes à l'approche de la présidentielle, au lendemain de l'annonce d'une hausse de 800 euros d'une prime des enseignants du primaire.
"Il ne s'agit pas de cadeaux! Quelle vision, quel mépris, et des agriculteurs, et du service public, et des enseignants et des fonctionnaires en général quand on parle de cadeaux électoralistes!", a lancé le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Le chef du gouvernement était interpellé par la députée Les Républicains Virginie Duby-Muller (Haute-Savoie), qui dénonçait une "ficelle un peu grosse" en listant des dépenses annoncées par le gouvernement (prime aux enseignants du primaire, aides aux agriculteurs, hausse du point salarial des fonctionnaires...). Elle a également déploré que le chéquier de l'exécutif "n'a(it) visiblement pas de limite" après l'annonce par le président Hollande d'une possible nouvelle baisse d'impôt l'an prochain.
"Le gouvernement fait des choix, et des choix justes, et des choix que nous assumons pleinement", a plaidé M. Valls pour répondre à la parlementaire.
"Les enseignants de ce pays méritent d'être pleinement respectés et soutenus dans leur mission essentielle. Mettez-vous d'accord avec vous-même: soit on les augmente, et on les respecte, soit on ne les augmente pas, et on ne les respecte pas", a-t-il lancé.
Le Premier ministre, qui a également défendu les moyens supplémentaires alloués aux forces de l'ordre après les attentats ou au renforcement de la formation des chômeurs, a fustigé la droite qui propose "la suppression de 300.000 fonctionnaires". "Ce débat doit avoir lieu devant le pays", a-t-il lancé.
"Ce pays, la France s'est construit, et sa colonne vertébrale est ainsi faite, avec un Etat, avec des services publics, mais ce n'est pas désincarné, ce sont des hommes, des femmes, des agents, qui travaillent pour l'intérêt des Français", a plaidé M. Valls.
Répondant aux accusations de "clientélisme" de l'opposition, le Premier ministre avait déjà déclaré mardi "assumer" ce choix, "dans un pays qui voit les rémunérations des patrons exploser".
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