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Les Français de Belgique choisissent l'avenir de leur pays: taux de participation élevé à Bruxelles

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Près de 47 millions de Français sont appelés ce dimanche aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle, un scrutin à l'issue totalement incertaine dans un contexte inédit de menace terroriste. En France, à midi, le taux de participation était de 28,54%, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Il était à la même heure de 28,29% en 2012, 31,21% en 2007, 21,40% en 2002 et 22,84% en 1995. Lors de la dernière élection, le taux de participation définitif avait été 79,48%. 

A Bruxelles, le taux de participation fleurait avec les 40% à midi, à l'image de la mobilisation aux Amériques et dans les dom-tom.

Après la plupart des territoires ultramarins samedi, La Réunion et Mayotte à l'aube, le scrutin a ouvert à 08h00 dans les 66.546 bureaux de vote de métropole. Ils resteront ouverts jusqu'à 19h00, une heure de plus que lors des présidentielles précédentes, et 20h00 dans les grandes villes. Cet horaire plus tardif rend incertaine, en cas de résultats serrée, la traditionnelle image télévisée affichée à 20h00 tapantes des deux finalistes.

Plus de 50.000 policiers et gendarmes, appuyés par 7.000 militaires de l'opération Sentinelle, sont mobilisés, trois jours après l'attentat ayant coûté la vie à un policier sur les Champs-Elysées.

Au total, onze candidats sont en lice: Emmanuel Macron, du mouvement En Marche!, Marine Le Pen, du Front national, François Fillon, vainqueur de la primaire de la droite et du centre, Jean-Luc Mélenchon, du mouvement La France insoumise, Benoît Hamon, vainqueur de la primaire socialiste, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, les trotskistes Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, le député béarnais Jean Lassalle, le vétéran Jacques Cheminade et le candidat du "Frexit" François Asselineau.


Fin de campagne tendue

La fin de campagne a également viré au duel Macron-Fillon. L'ancien ministre de François Hollande s'est lancé dans un audacieux pari avec la création d'En Marche! et sa philosophie "et de droite, et de gauche", rallié par certains hiérarques socialistes (à commencer par Manuel Valls et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian), par des anciens ministres chiraquiens et le centriste historique François Bayrou.

Vainqueur triomphal de la primaire de droite, François Fillon a été grandement fragilisé par les affaires judiciaires, après la révélation fin janvier par Le Canard enchaîné de l'emploi de son épouse comme collaboratrice parlementaire pour lequel la justice l'a mis en examen.

Quatrième homme en 2012, Jean-Luc Mélenchon a vu sa cote nettement progresser, principalement au détriment de Benoît Hamon, frondeur du quinquennat Hollande et désigné lors d'une primaire face à M. Valls. Le PS craint le pire score de son histoire après l'élimination de Lionel Jospin au premier tour en 2002 (16,18%).


Une élection pas comme les autres

Cette 10e élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République est hors norme à plus d'un titre:

- absence du président sortant François Hollande, une première depuis la mort en fonction de Georges Pompidou en 1974, 
- qualification au second tour de la candidate d'extrême droite donnée pour sûre dans toutes les enquêtes depuis 2013,
- contexte de menace terroriste, avec un scrutin sous le régime de l'état d'urgence instauré après les attentats de novembre 2015.


Des électeurs indécis

Certains électeurs semblaient encore indécis à la dernière minute. Ainsi Marie, médecin de 51 ans, s'apprêtait à voter à Lille, "sans trop savoir pour qui". "J'y vais juste pour éliminer, parce que personne ne représente mes idées", a-t-elle dit à l'AFP.

A Pantin (Seine-Saint-Denis), Rita qui, à 61 ans, n'avait pas voté "depuis Giscard" en 1974, estimait que "tout est possible", se référant à la victoire surprise de Donald Trump aux Etats-Unis. Benoît, vendeur de 43 ans, jugeait que les attentats n'ont pas forcément changé la donne car "on vit avec" désormais.

Sébastien, un Français vivant en Belgique, nous a confié avoir choisi son candidat à la dernière minute, dans l'isoloir.


L'attentat sur les Champs-Elysées bouleverse la dernière ligne droite

La mort jeudi soir d'un policier abattu sur les Champs-Elysées porte à 239 le nombre de victimes d'attentats en France depuis l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Le tueur est Karim Cheurfi, 39 ans, un Français déjà condamné à 15 ans de réclusion en 2005 pour tentatives de meurtre sur des policiers, mais qui n'était pas fiché S.

Cet attentat a bouleversé la fin de la campagne, la plupart des candidats annulant leurs derniers déplacements ou réunion publiques. Un hommage national au policier assassiné est programmé mardi.

Dans le Journal du dimanche, des personnalités ont lancé un appel anti-abstention: l'ex-animateur Nicolas Hulot, la chanteuse Carla Bruni-Sarkozy, la patronne du FMI Christine Lagarde, l'écrivain Jean d'Ormesson et l'ancienne présidente du Medef Laurence Parisot.

La loi interdit la publication de résultats, hormis ceux concernant la participation, avant dimanche 20H00. La fermeture désormais plus tardive des bureaux de vote complique la tâche des sondeurs, qui auront une heure de moins pour préparer leurs estimations à partir des dépouillements partiels.

Le second tour opposera le 7 mai les deux candidats arrivés en tête. Aucun président n'a été élu dès le premier tour depuis l'instauration, en 1962, du suffrage universel direct.

 


 

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