La population de Lozère, département français "épargné" par le covid-19 jusqu'à présent, a été choquée de voir des milliers de personnes envahir des terrains agricoles pour une rave-party, a indiqué dimanche soir à l'AFP la préfète Valérie Hatsch.
Samedi soir vers minuit, plusieurs centaines de véhicules se sont dirigés vers le Causse Méjean, en plein Parc national des Cévennes, pour installer une rave-party géante sur la commune d'Hures-la-Parade, a indiqué la préfète. "Les Lozériens ont été très sérieux avec le covid, ils ont respecté les gestes barrières et cette arrivée massive de gens qui ne respectent rien les a profondément choqués", a déclaré la préfète à l'AFP.
Selon les agriculteurs, la mairie et les gendarmes interrogés par l'AFP dimanche matin, plus de 10.000 personnes étaient présentes pour cet événement interdit et illégal, alors que les manifestations de plus de 5.000 personnes sont toujours interdites en France en raison de l'épidémie de Covid-19. Dimanche soir, selon la préfète, ils étaient encore "plus de 5.000" présents sur le site.
Déploiement d'un poste médical
Les raveurs, en s'installant sur un site de pâturage de brebis, ont lésé "trois éleveurs, particulièrement choqués", selon Mme Hatsch, qui a rappelé qu'"après le confinement, des inondations, et maintenant la sécheresse, ils sont excédés". Dès 8H00 dimanche, des gendarmes ont barré l'accès pour empêcher d'autres raveurs de rejoindre la fête, et deux escadrons de gendarmerie mobile déployés par l'Etat sont venus en renfort. "Il y a des gens qui consomment des stupéfiants, des gens avec de très jeunes enfants, et donc nous nous assurons aussi, par cette grosse chaleur, qu'ils ne manquent pas d'eau", a ajouté la préfète, qui a évoqué le déploiement d'un poste médical avancé et la présence de la Croix-rouge.
Les autorités ont aussi distribué des masques et du gel hydroalcoolique aux ravers. Le maire André Baret a de son côté demandé à la population de "rester à distance et ne pas intervenir", ainsi que de bien fermer les habitations et surtout les granges. "On se souvient de la précédente édition (ndlr: en 2000) On réalise qu'il y avait eu une recrudescence des cambriolages et notamment des vols de gasoil".
"Je suis très en colère contre l'Etat, a déclaré le maire de la commune André Baret. Quand je vois les contraintes que l'on impose aux agriculteurs qui ne peuvent même plus bouger un caillou du causse sans être verbalisés et ces 15.000 personnes qui font absolument ce qu'ils veulent sur le causse sans même porter de masque, je me dis que cela doit changer", a réagi auprès de l'AFP Alain Pouget, responsable régional de la coordination agricole.
L'Etat souhaite "retrouver les organisateurs de cet événement totalement interdit, qui plus est en zone protégée et dans une période de sécheresse", afin de les sanctionner.
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