Le grand incendie qui a déjà brûlé plus de 600 hectares de végétation depuis jeudi soir dans le nord du Gard "est toujours actif" vendredi matin, selon les pompiers, qui se préparent à une nouvelle journée de lutte avec 700 hommes et femmes sur place.
"Ca se poursuit, mais le feu progresse moins vite et ne menace plus d'habitation heureusement", a expliqué à l'AFP un porte-parole des pompiers du Gard par téléphone tôt vendredi matin, ajoutant que de nombreuses lisières du feu restent "non accessibles".
A peine le jour levé vendredi, les moyens aériens ont repris les largages, avec deux Milan engagés dès 6H00, a indiqué la même source.
Le feu s'est déclaré vers 17H00 jeudi dans le hameau de Bordezac, en bordure de l'Ardèche, au nord d'Alès. Les habitants de ce hameau ainsi que quelques autres de Bessèges ont dû être évacués jeudi soir, et une centaine de personnes ont été relogées selon la préfecture.
Les pompiers du Gard ont été rapidement rejoints par des colonnes venues d'autres départements, pour au total atteindre le nombre de 700 soldats du feu et sauveteurs, selon un tweet de la sécurité civile, qui ajoute l'intervention de 7 Canadair, 3 Dash, 2 Beech ainsi que le Dragon 131.
A minuit jeudi, les pompiers faisaient état de "milliers d'hectares menacés" dans cette zone très boisée, le feu étant attisé par des conditions météo extrêmes: un vent violent et des arbres très secs.
Un méga feu
Les pompiers se préparaient à lutter toute la nuit contre un violent incendie dans le nord du Gard ce jeudi, à l'issue d'une journée marquée par de multiples départs de feu dans ce département et les Bouches-du-Rhône voisines, attisés par des "conditions météorologiques extrêmes".
En début de soirée, c'est surtout un feu "en évolution très défavorable", "dans une végétation dense", vers le hameau reculé de Bordezac, dans le massif des Cévennes, au nord du Gard, qui inquiétait les secours. Démarré vers 17H00, le feu avait déjà touché 400 à 500 hectares vers 20H00, selon les pompiers.
"Ce feu est, comment dire, un méga feu", a expliqué à l'AFP le commandant Tanguy Salgues, chargé de communication des pompiers du Gard.
"C'est une situation extrêmement défavorable et très critique sur la zone, parce que le vent ne se calme pas et que ce n'est pas parti pour se calmer demain!, craignait ce responsable des pompiers. Ca va continuer cette nuit et plusieurs jours".
A 20H00, les pompiers recommandaient aux habitants de Bessèges et Gagnières de "rester confinés dans leurs habitations", rappelant que "seuls les services de sécurité peuvent décider de l'évacuation".
Cet ordre d'évacuer a déjà visé une trentaine d'habitants du hameau de Bordezac, "mis en sécurité dans un restaurant" d'une commune voisine, a précisé à l'APF Jean Rampon, le sous-préfet d'Alès, au PC des pompiers à Bessèges.
"Une maison a brûlé et le village a été sauvé in extremis"
"Une maison a brûlé et le village a été sauvé in extremis par les pompiers", a précisé M. Rampon qui témoignait d'un vent "encore virulent, soufflant sud-sud-est mais changeant parfois de direction".
Sur place, 150 sapeurs-pompiers étaient déjà mobilisés jeudi soir, en attendant 350 autres renforts. D'importants moyens aériens ont aussi été mobilisés, avec 6 Canadair et deux Dash.
Un autre feu sévissait encore jeudi soir dans le Gard, à Générac, au sud du département. Face à cet incendie qui a parcouru 150 hectares de végétations basses et de pins, ce sont 50 engins et 120 hommes qui étaient mobilisés.
C'est sur le territoire de cette même commune de Générac que le pilote d'un Tracker 22 avait perdu la vie en août 2019 en luttant contre un violent incendie qui avait brûlé 800 hectares de végétation.
Pas moins de 35 départs de feu dans la journée dans les Bouches-du-Rhône
Dans le département voisin des Bouches-du-Rhône, les pompiers ont eu à traiter pas moins de 35 départs de feu dans la journée. Et notamment à Arles, vers midi, avec un feu parti de roseaux et de broussailles dans une zone commerciale.
Poussé par un fort Mistral, l'incendie s'était rapidement propagé pour finalement sauter la Nationale 113, un axe stratégique assurant la jonction de l'A54 entre Nîmes et Marseille, et la couper dans les deux sens.
A 20H00, le feu était fixé et la RN113 avait pu rouvrir. Les pompiers restaient cependant sur place "pour des noyages et la surveillance", ont-ils expliqué à l'AFP, mais ils ne craignaient plus de reprise de feu. Quatre maisons ont été brûlées, selon un premier bilan des secours, et quatre autres endommagées.
En fin de journée, un autre incendie était "fini", selon les pompiers des Bouches-du-Rhône, à Martigues où un départ de feu dans le quartier de l'Escaillon avait provoqué le confinement des habitants et l'évacuation temporaire des résidents d'une maison de retraite.
Dans un département marqué par une extrême sécheresse et en prévision de vents violents, les 500 sapeurs-pompiers du Sdis13 avaient été renforcés de 450 hommes supplémentaires jeudi, ont-ils précisé.
Les rafales ont atteint jusqu'à 85 km/h jeudi dans les Bouches-du-Rhône où la préfecture avait interdit l'accès aux 25 massifs du département, depuis le Parc national des calanques jusqu'aux Alpilles toutes proches d'Arles. Pour vendredi, seuls six massifs resteront fermés.
Vos commentaires