C'est un première depuis 1945: Covid-19 oblige, le traditionnel défilé militaire pour la fête nationale du 14 juillet a laissé la place à un mini-défilé confiné place de la Concorde, honorant la mobilisation des armées et du monde soignant contre la pandémie.
Au terme de cette cérémonie inédite en format réduit, le président Emmanuel Macron renouera en début d'après-midi avec la tradition de l'entretien télévisé pour présenter aux Français un plan de relance.
A bord d'un command-car, le chef de l'Etat est arrivé vers 10h45 devant les tribunes dressées place de la Concorde, où étaient rassemblés sous un ciel nuageux quelque 2.000 militaires, moitié moins que pour l'habituelle descente des Champs-Elysées.
Pas de colonne de blindés cette année, mais un défilé aérien maintenu, ouvert par l'emblématique panache de fumée bleu-blanc-rouge de la Patrouille de France, qui a embarqué trois soignants à bord de ses Alphajets.
L'édition 2020 du 14-Juillet a débuté par un hommage au général Charles de Gaulle, dont la mémoire est célébrée cette année à l'occasion d'un triple anniversaire: le 130e de sa naissance, le 50e de sa mort, et le 80e de l'appel du 18 juin 1940, symbole de la Résistance.
Le reste de la cérémonie fait la part belle aux multiples unités militaires qui ont oeuvré à lutter contre le coronavirus sous le parapluie de l'opération Résilience, lancée le fin mars par Emmanuel Macron. Avec un hommage particulier au service de santé des armées, mobilisé tous azimuts au plus fort de la pandémie.
La contribution du monde civil est également mise à l'honneur. Dans les gradins, 2.500 invités, dont 1.400 Français qui ont vécu l'épidémie en première ligne: soignants, famille de soignants morts du Covid-19, enseignants, caissiers, agents funéraires, policiers, gendarmes, pompiers, salariés d'usines de masques ou de tests.
Des honneurs accueillis avec scepticisme par certains personnels soignants qui attendent des actes concrets en faveur du secteur hospitalier.
Dans une interview depuis l'Elysée, le chef de l'Etat s'expliquera à partir de 13h10 sur son programme à venir, juste après avoir changé de Premier ministre et une partie du gouvernement.
Ce sera le coup d'envoi, explique son entourage, des derniers 600 jours de son quinquennat, avec la présidentielle de 2022 en ligne de mire.
Emmanuel Macron sera interrogé par Léa Salamé et Gilles Bouleau, pour TF1, France 2 et France Inter, mais l'entretien sera aussi diffusé par les chaînes d'info.
Le chef de l'Etat et son nouveau Premier ministre Jean Castex doivent cette fois gérer une crise à la fois sanitaire, économique et sociale qui selon l'Insee, plongera la France dans une récession de 9% en 2020, jamais vue depuis 1948.
Outre son plan de défense en cas de rebond de l'épidémie, faudra-t-il rendre le masque obligatoire? Il devrait préciser le plan de relance économique et de soutien à l'emploi prévu pour la rentrée dont des annonces sectorielles, allant des aides à l'embauche des jeunes aux mesures pour l'environnement annoncées devant la Convention citoyenne pour le climat.
Le plan promis au personnel hospitalier lui a été largement finalisé ce lundi par la signature du Ségur de la santé, qui prévoit 8 milliards d'euros, dont 183 euros d'augmentation pour le personnel paramédical.
Autre sujet délicat, la réforme des retraites, que le chef de l'Etat veut remettre en route malgré l'opposition des syndicats et du patronat.
La priorité, a souligné dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, sera l'aide à l'emploi des jeunes. Plusieurs milliards devraient aussi être dévolus à la rénovation thermique des bâtiments, qui combine économie et environnement.
Et pour inciter les entreprises à relocaliser, les impôts sur la production pourraient être réduits, avec compensation pour les régions qui les perçoivent.
La soirée s'annonce elle aussi inédite, la plupart des villes ayant supprimé bals populaires et feux d'artifice ou, comme à Paris, interdit au public de venir les admirer.
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