En ce moment
 
 

Hidalgo et Montebourg accélèrent pour 2022, au risque d'un embouteillage à gauche

Hidalgo et Montebourg accélèrent pour 2022, au risque d'un embouteillage à gauche
L'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, le 2 octobre 2017 à GrenobleJEFF PACHOUD
 
France2022
 

Une "plateforme d'idées" et même un nouveau parti: Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ont fait dimanche un pas supplémentaire vers une possible candidature à la présidentielle de 2022, au risque de créer un nouvel embouteillage à gauche.

Pour espérer reconquérir l'Elysée dans seize mois, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, implore depuis des mois une candidature unique à gauche. "Si nous n'arrivons pas le plus rassemblés possible, nous sommes condamnés à un deuxième tour Macron-Le Pen, c'est une évidence, même un enfant de CM2 saurait vous l'expliquer", a-t-il répété dimanche sur Radio J.

Mais pour l'instant on est loin de l'union sacrée. L'insoumis Jean-Luc Mélenchon a déjà lancé sa campagne, sa troisième, et il est difficile d'imaginer qu'il se ralliera à qui que ce soit.

Les écologistes d'EELV ont, eux, annoncé une primaire pour désigner leur champion avant fin septembre et l'un de leurs chefs de file, Yannick Jadot, dit déjà se préparer pour l'échéance suprême.

Quant au PS, aucun candidat naturel à ce stade, mais des éléphants qui multiplient, quitte à agacer au sein du parti, les sorties médiatiques, à l'image de François Hollande et de Ségolène Royal. Et désormais deux figures, la maire de Paris Anne Hidalgo et l'ex-ministre Arnaud Montebourg, qui semblent vouloir prendre une longueur d'avance avec chacun la création d'une nouvelle écurie.

L'entourage de Mme Hidalgo a annoncé dimanche le lancement dans une dizaine de jours d'une "plateforme d'idées", confirmant une information du Parisien. "L'idée est de contribuer à un projet de gauche sociale et écologiste pour 2022", explique à l'AFP Emmanuel Gregoire, son premier adjoint, qui pilote cette plateforme nommée "Idées en commun".

- Montebourg prépare le terrain -

Anne Hidalgo a longtemps répété qu'elle n'avait pas l'intention de briguer l'Elysée. Mais, poussée par certains, comme les présidents des groupes PS à l'Assemblée, Valérie Rabault, et au Sénat, Patrick Kanner, elle est de moins en moins catégorique et répète désormais qu'elle prendra "toute (s)a part" à la présidentielle.

"Depuis septembre, le contexte politique a bougé", assure Emmanuel Grégoire, même s'il dit qu'il n'est "pas encore question pour elle de candidature".

En attendant, Olivier Faure a réaffirmé dimanche qu'Anne Hidalgo ferait "une excellente présidente". "Si elle est candidate, ce qui semble probable, elle sera la candidate du social-libéralisme" du "centre-gauche", a pour sa part commenté Jean-Luc Mélenchon qui veut, lui, "tourner la page de ce système absurde".

Arnaud Montebourg, retiré de la vie politique depuis 2017 mais très actif ces derniers temps dans les médias, estime, lui aussi, "évident que la question de (s)on engagement" pour 2022 soit posée, comme il l'a encore signifié samedi au Point.

"L'engagement", c'est justement le nom du nouveau parti - et aussi de son livre publié en novembre - dont la naissance a été annoncée dimanche à l'AFP par ses proches.

"Une cinquantaine" de personnes travaillent à la mise en place du parti qui a pour objectif "de soutenir la candidature de M. Montebourg" et s'adresser à tous les Français "au-delà de la gauche", explique à l'AFP son président, Valentin Przyluski, ancien conseiller de M. Montebourg lorsque celui-ci était ministre de l'Economie sous Hollande.

Devenu entrepreneur dans l'agroalimentaire bio, le chantre du Made in France prépare ainsi, à 58 ans, le terrain pour un retour en politique au moment où l'un de ses mantras, la démondialisation, est, selon lui, "en train de se réaliser", avec la crise du Covid-19.

Contrairement à Mme Hidalgo, l'ex-ministre a déjà connu le chemin escarpé menant vers une candidature à la présidentielle, éliminé à deux reprises au premier tour de la primaire PS en 2011 et 2016.

Cette fois, Olivier Faure, déterminé à construire d'abord un "projet", veut à tout prix éviter la tenue d'une telle primaire, devenue une "machine à perdre" pour la gauche comme la droite ces dernières années.

Mais à un moment, il faudra sans doute bien choisir. "Appeler au rassemblement sans leader pour incarner l'alternative est une démarche sympathique mais vaine", a insisté jeudi François Hollande, accusé dans la foulée par Olivier Faure de "tirer en permanence contre son camp".


 

Vos commentaires