Mardi matin, a l'étonnement de badauds se promenant dans le centre de Paris, le sinistre de Notre-Dame de Paris est relativement peu visible de l'extérieur. La grande rosace en vitraux de la façade sud, côté Seine, est intacte. Mais une porte béante laisse entrevoir un amas de décombres noircis, poutres de la charpente effondrée. Au milieu du chaos, une mélodie attire l'attention des passants.
Ces notes sont jouées par le violoncelliste Gautier Capuçon. L'homme a apporté son instrument sur les lieux. Comme la majorité des Parisiens témoins de l'incendie, l'artiste s'est senti impuissant en voyant les flammes ravager la cathédrale Notre-Dame. Il a décidé de jouer "Après un rêve" de Gabriel Fauré auprès de l'édifice.
"C'est une pièce de Gabriel Fauré, un immense compositeur français, organiste à l'église de la Madeleine. C'est une pièce qui s'appelle "Après un rêve", c'est plutôt après un cauchemar ce matin. J'étais là hier. J'étais chez moi quand j'ai vu les premières flammes. Je n'ai pas pu m'empêcher de venir ici. J'avais besoin de voir de mes propres yeux ce qui se passait. J'avais l'impression de revivre ce qu'on a vécu le 11 septembre et d'être complètement impuissant face à ces images. Évidemment, le contexte est complètement différent. Ces larmes qui coulent, cette impuissance totale et puis de voir tous ces gens rassemblés, chacun dans son histoire", a confié Gautier Capuçon au micro de Nikos Aliagas pour Europe 1.
"Qu’on soit catholique, Français, Parisien, c’est un monument qui nous appartient à tous, qui fait partie de notre vie. Depuis que je vis à Paris, je vois cette cathédrale tous les jours, elle fait partie de ma vie. La voir en flammes, c’est une chose terrifiante. Voir le toit s'éffondrer sous nos yeux sans pouvoir rien faire...On ne comprenait pas. On savait que les pompiers avaient eu un courage phénoménal mais en même temps, on ne comprenait pas pourquoi ces flammes continuaient de brûler", a expliqué le violoncelliste.
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