La 5e journée du procès de Nordahl Lelandais a débuté. Ce vendredi, Nordahl Lelandais doit être interrogé sur la nuit des faits survenus dans la nuit du 11 au 12 avril 2017.
Comme dans l'affaire Maëlys, l'accusé récuse toute intention de tuer Arthur Noyer. Depuis le début de son procès, malgré l'insistance des parties civiles et de certains proches appelés à la barre, Nordahl Lelandais campe sur la version donnée aux enquêteurs durant l'enquête et la reconstitution. Pour lui il s'agit d'une bagarre déclenchée par Arthur Noyer pour un motif futile de vol de téléphone portable sur un parking de la banlieue de Chambéry, suivi d'une chute en arrière fatale au jeune caporal.
5e jour de procès - LE DIRECT
16h30 - L'audience est suspendue. Elle reprendra lundi à 9h avec l'audition des experts psychiatres, indique France Bleu. Le verdict est attendu pour le 12 mai.
16h20 - L'après-midi est consacré à l'audition de témoins ayant connu Arthur Noyer. Une amie puis une ex copine de la victime ont été entendues. Elles ont notamment été interrogées au sujet de la personnalité du jeune caporal. Toutes deux décrivent un jeune homme social qui ne s'est jamais montré agressif.
13h15 - Me Jakubowicz retrace l'itinéraire de son client, minute par minute, et le questionne parfois sur la raison de ses arrêts. Lelandais livre toujours sa même version des faits. "Ce que j'ai dit, c'est ce qui s'est passé. Rien de sexuel", affirme-t-il, repris par France Bleu.
12h30 - C'est au tour de Me Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais de l'interroger. Il le tutoie. Il le questionne sur son état au moment des faits. Là encore, Lelandais décrit une vie vagabonde, décousue, en quête de sens, une errance. "Je n'avance pas", souffle-t-il.
12h - Après une courte suspension d'audience, l'avocat de la famille Noyer Me Boulloud, met l'accusé face à des incohérences. Après le meurtre, il semble que le téléphone d'Arthur Noyer a été éteint. Lelandais réfute l'avoir fait. Comment est-ce possible? "Je sais pas (...) Je ne suis pas un technicien du téléphone !", réplique-t-il. Nos confrères de France Bleu décrivent un échange tendu.
11h - Depuis le début de son interrogatoire, Lelandais semble avoir réponse à tout. Il maintient sa version des faits. Il affirme avoir pris en stop Arthur Noyer pour le conduire au lieu qu'il avait demandé. Le motif de la bagarre a-t-il trait à une sollicitation sexuelle ?"Il y a jamais rien eu de sexuel avec M. Noyer", affirme-t-il, cité par nos confrères de LCI.
10h50 - Nordahl Lelandais explique comment il a chargé le corps d'Arthur Noyer avant de se mettre en route pour trouver un endroit pour le déposer. Il a fini par trouver un ravin. Il reconnaît qu'il ne voulait pas que le corps soit visible. Ce jour-là, il dit avoir consommé de la cocaïne en quantité importante, fait qu'il avait dans un premier temps nié devant le juge d'instruction. "C’était complètement con… parler de cocaïne, y avait rien de grave en comparaison des faits", dit-il, cité par La Dépêche.
10h30 - Après le meurtre d'Arthur Noyer, Lelandais dit se rendre au cinéma avec un ami. Le lendemain, il va en boîte de nuit. Depuis son box, il dit avoir été "dans le déni", "avoir eu besoin de voir du monde".
10h20 - "J’aurais aimé avoir un manuel d’émotions, je savais plus quoi faire", lance l'accusé quand on lui demande pourquoi à la suite de sa "bagarre" avec Arthur Noyer, il n'a pas appelé les secours. Le président le questionne cependant sur son sang-froid car après le meurtre, Nordahl Lelandais a pensé à éteindre son téléphone afin d'éviter le bornage et donc un éventuel repérage. "On est dans la panique là?", lui demande le président. Ce à quoi Lelandais répond: "Je sais pas… on doit faire quoi dans la panique ?", cité par La Dépêche.
10h - Pour l'instant, Nordahl Lelandais campe sur ses positions et détaille la même version livrée jusqu'alors: une bagarre qui a mal tourné, une panique, la peur d'avouer la vérité, etc. Selon lui, après l'avoir pris en stop, Arthur Noyer aurait demandé de le conduire à Saint-Baldoph, en Savoie. Pour ses proches, ceci est impossible car le jeune caporal n'aurait aucune connaissance dans cette commune. Pour ses amis qui ont passé la soirée à ses côtés, il souhaitait rentrer à la caserne située à Barby. Pour eux, le fait qu'Arthur ait demandé d'être conduit à Saint-Baldoph n'est pas non plus possible.
Interrogé sur ses mensonges puis ses différentes versions présentées aux enquêteurs, Nordahl Lelandais répond: "J’ai mis du temps à venir à la vérité… par étapes", rapporte La Dépêche.
9h50 - L'accusé est interrogé sur la soirée du 11 avril 2017. Des images de vidéosurveillance le montrent errant, à bord de son véhicule, dans les rues de Chambéry. Il explique qu'il avait l'habitude de se rendre à Chambéry. Ce soir-là, il dit être à la recherche de connaissances dans le but de "continuer [sa] soirée". Mais ce soir d'avril 2017, il dit n'avoir croisé personne.
9h40 - Si pendant plusieurs mois, il a nié avoir tué Arthur Noyer, c'est parce qu'il n'a "pas eu le courage de dire la vérité". "Tous les jours on parlait de moi à la télé, tout sortait dans la presse et c’était déformé. C’est compliqué de dire que j’avais tué un homme", dit-il, cité par La Dépêche.
9h30 - Comme le rapporte La Dépêche, le président commence par interroger l'accusé sur les déclarations faites par des témoins depuis le début de procès. Certaines de ses anciennes compagnes l'ont décrit comme un "menteur pathologique". Est-il d'accord avec ce portrait dressé ? "Je vois pas ce que ça veut dire. Oui parfois j’ai menti. Impulsivité ? Oui parfois je me suis emporté mais il n’y a jamais eu de violences", répond-il.
Résumé de la 4e journée du procès
Au quatrième jour du procès, après une série d'expertises qui restent muettes sur la cause certaine de la mort d'Arthur Noyer, en avril 2017, son père, sa mère, son frère et sa grand-mère se sont succédé à la barre pour interpeller Nordahl Lelandais.
Je pense que, quand on tue par accident, on a un minimum de culpabilité", a assené Mme Noyer. "Vous avez tué Arthur; vous vous êtes débarrassé de son corps au fond d'un ravin et vous avez continué de vivre comme si de rien n'était", a-t-elle poursuivi. "J'ai entendu vos excuses du bout des lèvres. C'est certainement compliqué, mais c'est compliqué pour nous aussi."
Dans le box, vêtu d'une chemise noire et d'un jean, Nordahl Lelandais a affronté les regards, parcouru régulièrement par une émotion perceptible.
"Quand j'entends lundi que la famille Lelandais a reçu des injures," a dit ensuite à la barre Quentin, le frère d'Arthur, "qu'elle reçoit des messages de haine, je trouve ça injuste. Je trouve que les personnes qui font ça visent la mauvaise personne. La famille n'a rien avoir avec ça".
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