Le procureur de la République française a requis des peines allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis et 10 ans d'inéligibilité jeudi, au procès des procurations frauduleuses dans le camp Les Républicains (LR) lors des élections municipales 2020 à Marseille.
Dans cette affaire, il est reproché à 13 personnes, deux ex-maires de secteur, un commandant de police, des fonctionnaires, des militants d'avoir mis en œuvre à des degrés divers un système dit de procurations frauduleuses.
Pour le ministère public, pas de doutes, des procurations qualifiées de simplifiées "sont devenues litigieuses" et même "frauduleuses". "Un SMS, un mail avec une pièce d'identité, c'est une procuration", "exit donc la phase de validation de la procuration devant une personne habilitée" comme les policiers, s'est offusqué le procureur.
Sans parler de l'épisode le plus "abject", a-t-il poursuivi: la récolte des pièces d'identité d'une cinquantaine de pensionnaires d'un Ehpad (maison de repos et de soin) pour voler leur voix sans consentement. "Jusqu'où va-t-on aller si on est capable de faire voter des personnes qui présentent de graves troubles cognitifs?", s'est interrogé Jean-Yves Lourgouilloux. Avant de réfléchir à haute voix: "Est-ce que ce ne serait pas la révélation d'un système qui existe depuis très longtemps?".
Le procès doit se terminer vendredi avec les plaidoiries de la défense. Le jugement sera probablement mis en délibéré.
Sur les 13 prévenus, la peine la plus lourde a été réclamée pour Julien Ravier, ex-député et ex-maire des 11 et 12e arrondissements de la deuxième ville de France, qui tout au long du procès a assuré ne rien savoir, accablant son équipe de campagne.
"Ce type d'affaires ne participe pas à la confiance qu'on pourrait accorder à ceux qui devraient avoir toute notre confiance", a conclu le procureur Jean-Yves Lourgouilloux.
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