L'organisation terroriste Etat islamique (EI ou Daesh) a publié hier dimanche une nouvelle vidéo de propagande, intitulée "Tuez-les où que vous les rencontriez". Elle prétend y présenter les 9 auteurs des attentats de Paris, mais ne mentionne jamais Salah Abdeslam, l’ennemi public n°1 toujours en cavale.
Les images débutent sur des extraits de journaux télévisés montrant les attentats de Paris et les opérations des forces de sécurité françaises après les attaques. Puis elle montre certains des quatre Belges, trois Français et deux Irakiens ayant participé aux attentats de Paris lorsqu’ils avaient rejoint Daesh. On les voit en train de commettre des atrocités telles que des décapitations et des exécutions par balles de personnes présentées comme des otages. Ce qui a fait dire au président français Franois Hollande: "Ces images ne font que disqualifier les auteurs de ces crimes."
Comme à chaque fois, les terroristes y menacent "tous les pays participant à la coalition" qui tente de rendre leurs terres et leur liberté aux Syriens et Irakiens pris en otage par Daesh. La vidéo montre également un portrait du Premier ministre britannique David Cameron accompagné d'une phrase en anglais affirmant que "Quiconque se mettra du côté des mécréants sera la cible de nos épées".
Pas de mention de Salah Abdeslam puisqu'il est toujours vivant
Daesh a revendiqué dès le 14 novembre les attentats qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés dans la capitale française. Huit membres des commandos qui ont commis ces attaques ont été identifiés par les enquêteurs, qui n'ont jusque-là pas mis un nom sur deux kamikazes du Stade de France qui portaient sur eux des faux passeports syriens. Daesh les présente comme deux Irakiens. La vidéo passe sous silence la participation de Salah Abdeslam, en fuite, et dont les enquêteurs pensent qu'il a convoyé les kamikazes du Stade de France et peut-être renoncé à commettre un attentat dans le 18e arrondissement (nord de Paris).
Dans le dernier numéro de sa revue de propagande, diffusé le 19 janvier, l'EI avait déjà mis en scène les neuf jihadistes du 13 novembre. L'organisation, qui depuis juin 2014 s'est emparée de larges pans des territoires irakien et syrien, a documenté systématiquement ses exécutions et de nombreuses attaques par des vidéos et une profusion d'images pour nourrir sa propagande. Mais le groupe subit depuis plusieurs mois une forte pression militaire et cherche aujourd'hui selon des experts à projeter une image de toute-puissance même si en réalité sa production médiatique et sa mainmise sur les territoires conquis a diminué.
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