L'ex-boxeur soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes samedi à Paris lors de "l'acte VIII" des "gilets jaunes", Christophe Dettinger, s'est présenté à la police lundi matin et a été placé en garde à vue, a indiqué Christophe Castaner sur Twitter. Dans la foulée, sa belle-soeur a posté sur Facebook un message enregistré par le suspect. Il y explique en moins de 3 minutes les raisons qui l'ont poussé à "mal réagir", comme il le reconnait.
"L'individu qui a violemment attaqué samedi des gendarmes mobiles sur la passerelle Senghor s'est présenté aux enquêteurs de la sûreté territoriale de Paris. Il a été immédiatement placé en garde à vue et devra répondre de ses actes devant la justice", a déclaré le ministre de l'Intérieur dans un tweet, une information également confirmée par le parquet de Paris.
Mais avant de se rendre, il a enregistré une vidéo, postée ce lundi par sa belle-soeur. Il y explique avoir participé aux 8 actes du samedi à Paris, manifester "pour les retraités, le futur de ses enfants, les femmes célibataires" et tous ceux qui ont du mal à finir le mois. "Je ne suis pas d'extrême-gauche ou d'extrême-droite, je suis un citoyen français", précise-t-il avant d'expliquer les circonstances qui l'ont poussé à frapper. "Oui j'ai voulu avancer sur les CRS, je me suis fait gazer avec mon amie, ma femme, je me suis fait gazer et à un moment la colère est montée en moi et oui, j'ai mal réagi. Mais je me suis défendu", déclare-t-il. Il termine en exhortant les gilets jaunes à "continuer le combat pacifiquement".
RAPPEL DES FAITS
Originaire de l'Essonne, Christophe Dettinger était activement recherché par la police depuis les faits. Une perquisition avait visé son domicile à proximité de Massy, dimanche matin, selon une source policière. Absent lors de l'arrivée des fonctionnaires, un membre de sa famille avait indiqué qu'il se rendrait à la police lundi, ce qu'il a donc fait.
Samedi, lors d'une nouvelle manifestation des "gilets jaunes" dans la capitale, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté sur la passerelle qui relie les deux rives de la Seine au niveau du Jardin des Tuileries. Sur des images largement diffusées sur les réseaux sociaux et sur les télévisions, on voit un gendarme à terre, entouré de manifestants et frappé par l'un d'eux portant un manteau et un bonnet noir. Ce gendarme s'est vu prescrire 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT) et a porté plainte dimanche, a-t-on appris auprès de la gendarmerie. Sur une autre vidéo, on voit un homme portant également un manteau et un bonnet noir, attaquer tel un boxeur professionnel un gendarme derrière son bouclier. Ce dernier a eu 2 jours d'ITT et a également porté plainte.
Samedi, le syndicat des commissaires de police nationale (SCPN) avait indiqué avoir "identifié" l'homme et qu'il s'agissait d'un ancien boxeur, ce qu'a confirmé une source proche du dossier. La Fédération française de boxe a également condamné dimanche dans un communiqué les agissements d'un "ancien boxeur professionnel" auteur de violences à l'égard des forces de l'ordre, lors de la manifestation des "gilets jaunes".
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