Le corps démembré, retrouvé mercredi dans une forêt en Alsace, est celui de Sophie Le Tan, portée disparue depuis septembre 2018 et que Jean-Marc Reiser est suspecté d'avoir assassinée, a annoncé samedi le parquet de Strasbourg.
L'ADN a parlé et confirmé une avancée décisive dans l'affaire Sophie Le Tan: le corps démembré, retrouvé mercredi dans une forêt d'Alsace, est bien celui de l'étudiante disparue depuis septembre 2018, que Jean-Marc Reiser est suspecté d'avoir assassinée. Des ossements avaient été découverts mercredi par un gendarme lors d'une promenade en forêt dans le secteur de Rosheim et Grendelbruch (Bas-Rhin), à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Strasbourg.
Cette découverte constitue une avancée majeure dans l'enquête sur la disparition de l'étudiante. Sur le plateau de BFM TV, Stéphane Babonneau, avocat pénaliste au barreau de Paris, parle d'un "élément fondamental". Dominique Rizet, consultant police-justice de la chaîne française indique: "Un an après, on peut découvrir des choses même si le corps est à l'état de squelette. On pourra, par exemple, savoir s'il y a une trace de ripage de couteau sur un os".
Sophie Le Tan, une étudiante sans histoires, n'a plus donné signe de vie depuis le 7 septembre 2018, jour de son 20e anniversaire, alors qu'elle allait visiter seule un appartement à Schiltigheim, commune limitrophe de Strasbourg.
Un suspect unique: Jean-Marc Reiser
L'unique suspect, Jean-Marc Reiser, 59 ans, qui avait posté l'annonce immobilière à laquelle l'étudiante avait répondu, a été arrêté quelques jours plus tard. Déjà condamné pour viols et acquitté au bénéfice du doute pour la disparition d'une jeune femme dans les années 1980, il a été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration dans cette affaire.
En dépit de traces du sang de Sophie Le Tan retrouvées chez lui, notamment sur des vêtements et une scie, le suspect avait une fois encore clamé son innocence lors de sa dernière audition, le 5 octobre, devant une juge d'instruction. Il avait affirmé qu'il aurait soigné la jeune femme, blessée à la main, avant qu'elle ne quitte son domicile.
La découverte du corps va permettre de lancer des expertises judiciaires. "On a retrouvé sur le manche de la scie de Jean-Marc Reiser le sang de Sophie. On l'a retrouvé sur ses vêtements. Des experts vont donc maintenant regarder, s'ils le peuvent, si le démembrement du corps a été fait avec cet objet. Il faut que la procédure judiciaire aille vite", a expliqué Gérard Welzer, l'avocat des parents de Sophie Le Tan.
Les restes ont été découverts sous des branchages dans une forêt
A chacune des auditions du suspect, diplômé, mais sans profession au moment de son interpellation, et décrit comme solitaire, des membres de la famille et des proches de la jeune fille se rassemblaient sur le parvis du palais de justice pour l'exhorter à révéler où était son corps.
Les restes de Sophie Le Tan, une brune de 1,55 m aux yeux foncés, ont été découverts sous des branchages dans une forêt où des battues avaient été organisées Les enquêteurs s'étaient intéressés à cette zone boisée car le téléphone de Jean-Marc Reiser y avait borné quelques jours après la disparition de l'étudiante. Fils de forestier, il connaissait bien ce massif forestier pour s'y être promené régulièrement depuis son enfance.
Les enquêteurs avaient ciblé trois secteurs à ratisser, sans succès, dans les premiers mois de l'enquête avec le concours de militaires.
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