La "jungle" de Calais, qui abrite des milliers de migrants, sera bel et bien partiellement évacuée. Le tribunal administratif de Lille a validé l'arrêté d'expulsion en début d'après-midi. C'est une déception pour les associations qui encadrent les demandeurs d'asile. Mathieu Col et Denis Caudron, nos envoyés spéciaux sur place pour le RTLINFO 19H, ont recueilli les différentes réactions dans cet immense campement de fortune.
Les bénévoles viennent d’apprendre la nouvelle: le recours a été rejeté, la partie sud du camp va être évacuée. "Le fait de vouloir détruire ça sans proposer de solutions derrière, c’est sans fin, parce que ça va recommencer ailleurs, ils vont s’entasser plus loin, au niveau des containers, les places sont trop réduites. Ce n’est pas très cohérent", réagit Gilles Rousse, bénévole.
Bouger, fuir une nouvelle fois: c’était leur crainte. Mais en attendant d’être délogés, ils poursuivent leurs activités, à l’école notamment, où se donne une leçon de français et d’anglais. Pour ces réfugiés, l’ordre d’évacuer ne résoudra rien: "S’ils démantèlent le camp, ils vont aller où ? Ils vont retourner à Calais", explique Zimako, un réfugié.
"Il risquent de reprendre leur errance"
Même sentiment partagé chez les avocats bénévoles et cette conviction que ce taudis n’est peut-être pas la meilleure des solutions mais meilleure tout de même que l’évacuation. "Ce que nous craignons, c’est la dispersion de ceux qui habitent dans la zone sud, qui ne vont pas nécessairement aller dans la zone nord, parce qu’il n’y a pas de place pour tout le monde, et ils risquent de reprendre leur errance dans le nord, voire maintenant sur la Bretagne ou sur la Belgique, donc c’est en train de se passer", explique Raymond Blet, avocat bénévole.
La vie ne s’est pas pour autant arrêtée cet après-midi à Calais, ils ont joué au football, au criquet, ils ont fait voler leurs cerfs-volants à l’ombre du rideau de fer qui les séparent de l’Angleterre.
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