Un couple de Français adeptes des grandes chasses en Afrique a été contraint de quitter la gérance d'un supermarché alimentaire après que des photos d'eux, posant fusils en main avec leurs trophées, ont été postées sur Twitter.
Les clichés des deux chasseurs du Rhône (centre-est) sont d'abord repérés sur le site d'un voyagiste sud-africain spécialisé dans les safaris en Afrique australe, a rapporté le quotidien Le Parisien. On les voit poser aux côté d'animaux morts, tels qu'un léopard, une antilope, un crocodile, un hippopotame... Les photos du couple dataient de 2015, selon l'association de défense des animaux "30 Millions d'Amis". Mais leur mise en ligne sur les réseaux sociaux, Facebook d'abord puis Twitter, a déclenché une vague d'indignation tournant au lynchage.
Des appels au boycottage du magasin ont été relayés - "IGNOBLE TUERIE ! N'hésitez à BOYCOTTER le magasin Super U de Mme et Mr x à L'Arbresle" - un internaute jugeant quand même utile de préciser : "ATTENTION LES SALARIES N'Y SONT POUR RIEN DONC AUCUNE MENACE ENVERS EUX MERCI". L
a direction de l'enseigne - un distributeur présent sur tout le territoire français - a fini mardi soir par annoncer le "départ" des gérants et leur remplacement imminent. "Totalement opposés à des activités privées de safari de chasse par des associés #SuperU, nous annonçons que ces derniers quittent ULesCommercants avec effet immédiat", a indiqué le groupe dans un tweet. Son président, Dominique Schelcher, s'en est mêlé, estimant que "la décision qui s'imposait a été prise".
Un communiqué du groupe a précisé dans un communiqué que "face à la réprobation suscitée par ces agissements au sein de la coopérative et l'émotion légitime du public, une nouvelle direction est en cours de mise en place". Plusieurs histoires similaires dont celle du lion Cecil, tué par un dentiste américain au Zimbabwe en 2015, ont déjà déclenché des vagues de haine en ligne. En 2012, le roi d'Espagne Juan Carlos avait été aussi vivement critiqué pour une chasse à l'éléphant au Botswana, d'autant que son pays traversait une profonde crise économique. Ces chasses, qui nécessitent équipements et guides particuliers, coûtent fréquemment plusieurs milliers d'euros.
"Indécent, écœurant et indigne d'une personne de votre rang", lui avait écrit l'ancienne actrice française Brigitte Bardot, ardente défenseure des animaux.
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