Michel Fourniret et son ex-épouse Monique Olivier ont participé ces jeudi et vendredi dans l'Yonne à une reconstitution dans l'enquête sur deux meurtres récemment reconnus par le tueur en série.
Une reconstitution judiciaire pour tenter de faire éclater la vérité. Les 20 et 21 septembre, Michel Fourniret et Monique Olivier ont été extraits de leur cellule et conduits près de la gare d'Auxerre, dans le département de l'Yonne. Le quartier a été bouclé, un important dispositif policier a été mis en place et de grandes bâches blanches ont été déployées afin de tenir à l'écart des passants trop curieux et les journalistes.
Le but: tenter d'éclaircir les circonstances des meurtres de Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. Ces deux jeunes femmes avaient subitement disparu en 1988 et 1998.
Joanna, une jeune femme britannique âgée de 20 ans, avait été violée, battue puis étranglée. Son corps avait été découvert dans une rivière à Moneteau. Ce n'est qu'en 2018, après la réouverture du dossier due à la découverte de nouvelles pistes, que Michel Fourniret avait fini par avouer le meurtre.
Marie-Angèle Domece, une jeune handicapée mentale, avait disparu le 8 juillet 1988 alors quelle quittait son foyer à Auxerre. Elle avait 19 ans. Là encore, c'est en 2018 que l'enquête connaît un ultime rebondissement. Fourniret avoue ce meurtre mais ne dévoile pas l'endroit où il s'est débarrassé de son corps. 30 ans après les faits, le corps de Marie-Angèle reste introuvable.
Resté de marbre
C'est pour tenter d'éclaircir les circonstances de ces deux drames que "l'Ogre des Ardennes" et son ex-femme et complice, Monique Olivier, ont été conduits sur les lieux des crimes. Les enquêteurs espéraient notamment que Michel Fourniret dévoile l'emplacement où il s'était débarrassé du corps. Mais il n'en fut rien. "Il est resté de marbre", écrit l'Yonne Républicaine, le quotidien local.
Pendant près de deux jours, la juge d'instruction a pourtant tout tenté. Sous bonne escorte, le couple a sillonné Saint-Cyr-les-Colons, commune où il avait élu domicile à la fin des années 80. Mais rien. Si l'on en croit les précisions de l'Yonne Républicaine, cette reconstitution n'a pas permis d'éclaircir les circonstances de la tragédie.
"Il peut ne plus se rappeler de la commune, du lieu précis, mais il ne peut pas ne pas se souvenir de la manière dont il s'est débarrassé du corps, si c'est dans un puits, sous des branchages ou autre. Il pourrait donner des éléments", a indiqué Didier Seban, avocat des familles. Selon lui, nul doute possible. "Je ne suis pas certain que Michel Fourniret ait réellement perdu la mémoire. Je crois surtout que lui et Monique Olivier ont encore des secrets… Il y a peut-être d'autres corps avec celui de Marie-Angèle et il ne veut pas qu'ils soient découverts…", affirme l'avocat dans Le Parisien.
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