Trois élèves de seconde du lycée Louis-Armand de Poitiers ont été exclus pour huit jours pour avoir harcelé, par des plaisanteries antisémites et à caractère négationniste, un de leurs camarades, qui n'est d'ailleurs pas juif, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
L'un des trois élèves concernés est en outre convoqué en avril devant un juge des enfants pour répondre de ces faits.
Tout a commencé en octobre dernier lorsqu'un élève aperçoit une inscription antisémite sur la trousse d'un autre lycéen ("juif = cramé") et lui demande alors s'il a bien conscience de ce qu'il a écrit. "Tu défends les juifs, tu es juif", lui aurait alors rétorqué le propriétaire de la trousse, qui va se mettre à le harceler avec la complicité d'autres camarades.
La victime avait enduré ces brimades, infligées de vive voix ou par SMS, sans rien dire durant des mois. Mais l'adolescent a fini par rompre le silence la semaine dernière et les trois lycéens en cause ont aussitôt reconnu les faits.
"Les élèves faisaient comme s'il était juif et plaisantaient sur des thématiques qui tournent autour du camp d'extermination nazi à Auschwitz, c'est-à-dire que +ça allait gazer pour lui+ et autres plaisanteries d'extrême mauvais goût, toutes en lien avec cette thématique qu'on peut qualifier d'antisémite et aussi de négationniste", a expliqué à un correspondant de l'AFP le proviseur du lycée Louis-Armand, Bernard Soulignac.
"Donc j'ai prononcé à leur égard une exclusion de huit jours, qui est le maximum que peut faire un chef d'établissement", a-t-il souligné. "Je pense que c'est une sanction de nature éducative, elle doit montrer la gravité de ce jeu plus que malsain." "Moi, je n'appelle pas ça une plaisanterie! Cette plaisanterie a coûté six millions de morts", a poursuivi Bernard Soulignac, ancien professeur d'histoire.
Les parents de la victime ont signalé les faits à la police, qui a entendu les trois jeunes mercredi matin. Le lycéen propriétaire de la trousse, qui apparaît comme le meneur de ce harcèlement, est convoqué à la mi-avril devant un juge des enfants pour répondre d'injures racistes, antisémitisme et menaces de mort.
Les deux autres seront convoqués pour un rappel à la loi par un délégué du procureur de la République.
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