"Tuer un prêtre, c'est profaner la République", a déclaré mardi soir le président François Hollande, après l'assassinat du père Jacques Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray par deux hommes agissant au nom de l'organisation Etat islamique.
Le président socialiste François Hollande a rejeté mardi les appels de l'opposition de droite et d'extrême droite à durcir encore en France la législation antiterroriste après l'attentat dans une église, jugeant que les lois votées depuis 2015 donnent "la capacité d'agir". "Restreindre nos libertés, déroger à nos règles constitutionnelles n'apporterait pas d'efficacité à notre lutte contre le terrorisme et affaiblirait à coup sûr la cohésion nécessaire à notre Nation", a-t-il dit lors d'une allocution télévisée solennelle au palais présidentiel à Paris. "Tuer un prêtre, c'est profaner la République", a-t-il ajouté
Le président a annulé pour la deuxième fois un déplacement en République tchèque
"Le gouvernement applique et appliquera avec la plus extrême fermeté les lois que nous avons fait voter et qui donnent à la justice, aux préfets, aux forces de l'ordre, la capacité d'agir, amplifiée par la prolongation et le renforcement de l'état d'urgence", a aussi assuré François Hollande. Le président a annulé pour la deuxième fois un déplacement en République tchèque, qui visait à discuter de l'après Brexit. Cette visite avait été annulée une première fois après l'attentat de Nice (84 morts) le 14 juillet, revendiqué par l'Etat islamique.
"Jeter les Français les uns contre les autres, s'attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions"
Le Premier ministre Manuel Valls a pour sa part estimé qu'"en s'attaquant à un prêtre, à l'Eglise catholique, on voit bien quel est l'objectif : jeter les Français les uns contre les autres, s'attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions". Depuis l'attentat de Nice le jour de la fête nationale française, le gouvernement est sous le feu des critiques en France pour des défaillances présumées dans les mesures de sécurité antiterroristes.
"Cette guerre sera longue. Ce qui est visé, c'est notre démocratie. Elle est la cible, elle sera notre bouclier"
L'un des agresseurs qui ont égorgé mardi matin un prêtre dans une église du nord-ouest de la France était connu des services antiterroristes. Il avait été inculpé pour des liens avec une organisation terroriste et remis en liberté provisoire avec l'obligation de porter un bracelet électronique permettant à la police de suivre ses faits et gestes, selon des sources proches du dossier. "Cette guerre sera longue. Ce qui est visé, c'est notre démocratie. Elle est la cible, elle sera notre bouclier", a aussi déclaré le chef de l'Etat. "Françaises, Français, faisons bloc, c'est ainsi que nous gagnerons la guerre contre la haine et le fanatisme. Car je vous l'assure, cette guerre nous la gagnerons", a-t-il ajouté. Dans la journée, son prédécesseur de droite Nicolas Sarkozy avait réclamé à l'exécutif de "changer profondément (...) la riposte".
Que réclame la droite?
La droite réclame notamment la détention des personnes suspectées d'être radicalisées en France, et la mise en place d'une rétention de sûreté à l'issue d'une peine pour les personnes condamnées pour des crimes terroristes. L'opposition réclame aussi la création d'un délit de séjour sur un théâtre d'opérations terroristes.
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