Depuis plus de 4 ans, ils vivent avec l'espoir de comprendre ce qui est arrivé à son fils cette nuit d'avril 2017. Lors de cette 4e journée du procès de Nordahl Lelandais, les parents d'Arthur Noyer ont été entendus au palais de justice de Chambéry.
"On était dans le partage, la discussion, l’amour. Toutes ces valeurs on en parlait. Chez nous, il n’y avait pas de sujets tabous", se rappelle Didier Noyer, cité par nos confrères de La Dépêche.
Il s'adresse ensuite à la mère de l'accusé. "Madame Lelandais, votre fils est passé du côté obscur de la force, le mien est resté du côté de la lumière, mais au départ, ils avaient un peu le même parcours. Arthur, je suis fier de toi. J'espère être digne de toi aujourd'hui", rapporte France Bleu. Le père d'Arthur Noyer juge inacceptable le fait que la famille de Nordahl Lelandais soit obligée de renier son nom pour éviter les injures et représailles éventuelles. "Vous n’avez pas à changer de nom c’est lamentable. Nous ne cautionnons pas ça", dit-il.
Quant à la personnalité de Nordahl Lelandais, Didier Noyer estime qu'il n'est pas psychopathe. "J’ai l’intime conviction que ce n’est pas un psychopathe, parce que ça se soigne, mais un prédateur social", lance-t-il, cité par nos confrères de la Dépêche. "Mon fils a été élevé pour aller vers les autres. Ce soir-là, il a été la proie de l'autre", estime le père de la victime.
Cécile Noyer, la mère d'Arthur, a été appelée à son tour à la barre. Elle revient sur ce 13 avril 2017 lorsque l'armée lui apprend que son fils n'a pas regagné la caserne, que personne ne l'a vu depuis la veille. Elle raconte l'attente, l'incompréhension, l'espoir et la souffrance pendant de nombreux mois. "Un jour j’ai fait un cauchemar. Arthur m’appelait :'Maman viens me sauver j’ai froid'. Je me suis réveillée mais j’avais pas d’appel", raconte-t-elle.
Puis, en décembre 2017, elle apprend que Nordahl Lelandais, alors soupçonné d'être impliqué dans le meurtre de Maëlys De Araujo, est placé en garde à vue dans le cadre de la disparition de son fils. "J'ai compris qu'on ne reverrait jamais Arthur", confie-t-elle, selon une retranscription de nos confères de France Bleu.
Cécile Noyer s'adresse ensuite à l'accusé: "Vous n'avez pas de culpabilité. Vous avez continué de vivre (...) J'ai entendu vos excuses que vous avez dites du bout des lèvres. Ici, il y a eu des témoignages des amis d'Arthur et des vôtres. Ils vous ont aimé. L'humanité, je l'ai ressentie à cette barre, pas dans votre box".
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