Le gouvernement va permettre l'ouverture du régime des indemnisations pour "calamités" aux agriculteurs victimes de la sécheresse, qui devraient aussi bénéficier de reports ou allégements de cotisations sociales ou de dégrèvements fiscaux, ont annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Julien Denormandie et son collègue chargé des Comptes publics Olivier Dussopt.
"On prend des mesures exceptionnelles pour accompagner les agriculteurs face à des épisodes de sécheresse qui ne cessent de se répéter", a déclaré sur Franceinfo M. Denormandie.
Parallèlement, il a confirmé qu'à plus long terme, une "part significative" du volet agricole du plan de relance de l'économie devant être annoncé le 25 août sera consacrée à "l'adaptation de nos cultures au changement climatique".
"Pour tous les départements qui pourront relever de la calamité agricole", le ministre, qui a rendu visite à des exploitations en Haute-Garonne vendredi, a indiqué qu'il serait "très vigilant" afin que les agriculteurs concernés puissent en bénéficier.
"Quand est-ce que cela se passe? A la fin de l'épisode de sécheresse, on constate les conséquences des diminutions de rendement et on fait ces déclarations (...) qui donnent lieu ensuite à des accompagnements financiers", a-t-il expliqué.
Jusqu'à présent le ministère avait seulement donné son feu vert à l'utilisation des jachères pour nourrir le bétail dans 60 départements, et au décalage des dates de semis imposés par la politique agricole commune (PAC) dans 54 départements.
Vendredi il a aussi évoqué le versement anticipé d'acomptes "plus élevés" de la PAC pour améliorer les trésoreries et des "dégrèvements sur la taxe foncière que paient les agriculteurs" pour les régions les plus sinistrées.
Des reports ou allègements de cotisations sociales pour les agriculteurs les plus en difficulté pourront également être mis en place, ont précisé les deux ministères dans un communiqué commun vendredi soir.
En début de semaine, alors que la grosse majorité des départements sont touchés par les effets de la sécheresse, le président du syndicat agricole Modef Pierre Thomas avait demandé l'activation du fonds national de gestion des risques agricoles (FNGRA) pour indemniser les agriculteurs. La présidente de la FNSEA Christiane Lambert avait réclamé aussi des allègements de cotisations et de fiscalité, voire des échelonnements de remboursements bancaires pour les entreprises agricoles.
Au-delà des mesures de court terme, et en vue d'adapter à plus long terme l'agriculture au changement climatique, le communiqué ministériel cite le financement de l'achat de matériaux de protection des exploitations contre la grêle, le financement de la recherche ou des "aides à l'investissement dans du matériel permettant un usage optimisé de la ressource en eau".
Pour la gestion de l'eau, M. Denormandie a jugé "absolument pas normal" qu'un projet de construction de bassin de rétention d'eau puisse "prendre 8 à 10 ans" et évoqué des "mesures de simplification" à engager "dans la concertation" afin d'éviter "les conflits d'usage".
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