Perchée à 20 mètres de hauteur, soit l'équivalent d'un immeuble de six étages, elle surfe des monstres d'eau à plus de 60 km/h: Justine Dupont s'apprête à reprendre le cours de sa vie pour une nouvelle saison sur le spot prisé des grosses vagues de Nazaré (Portugal).
La Française est l'un des rares surfeurs dans le monde à exceller dans ces conditions extrêmes. Depuis quatre ans, elle vit la plus grande partie de l'année près de la plage de Praia de Norte, à une centaine de kilomètres de Lisbonne. Jeudi, elle sera fin prête pour la première houle mais attend avec impatience la semaine suivante, qui s'annonce musclée sur l'atlantique nord.
"Etre prête à surfer les plus grosses vagues, c'était un objectif il y a un an pile, mais je ne sais pas si j'y croyais à cent pour cent", confie Justine Dupont à l'AFP. "Et je l'ai fait, j'en suis hyper fière. Voilà, ça y est, je peux surfer les plus grosses tempêtes qui soient".
Cette confiance, la championne de 29 ans la doit notamment à deux vagues magistrales, en novembre 2019 puis en février, qui lui ont valu de figurer en bonne position pour battre le record du monde mais c'est finalement la Brésilienne Maia Gabeira - sa grande rivale dans la discipline - qui lui a de peu damé le pion en portant la marque à 22,25 m.
Justine Dupont a néanmoins été honorée comme meilleure performeuse de l'année 2019/2020 mais aussi pour la meilleure session de l'année (Ride of the year). A l'image d'une saison riche qui lui a fait passer un nouveau cap.
- 'Zone de danger' -
"J'ai une autre appréhension des grosses houles qui arrivent. Encore plus d'envie, un peu moins de peur et encore plus attirée par ça. Il y a encore des tempêtes qui ne sont pas encore surfables parce que tout ne s'aligne pas mais on sait qu'à Nazaré on peut surfer des vagues encore plus grosses", se réjouit-elle.
La Canaulaise, qui évolue sur les vagues depuis plusieurs années avec son compagnon Fred David, n'a de cesse de s'améliorer en quête de la plus grosse vague mais aussi de la plus belle des manières pour la dompter.
"La performance pure de ce sport, c'est de jouer avec la vague, suffisamment pour avoir toute la puissance, la pente de la vague, mais en même temps pas trop. Me rapprocher de plus en plus de la zone de danger...", raconte la surfeuse qui s'est très peu blessée dans sa carrière.
Et pour cette nouvelle saison, qui court de mi-octobre à fin mars, elle aimerait faire plus de manœuvres pour apporter un vrai "côté surf aux grosses vagues". "Surfer la grosse vague plus que la descendre".
"Sur le record du monde, je n'étais pas d'accord. La Brésilienne chute, pour moi ce n'était pas surfer. Faire un virage où tu mets la planche de côté pour avoir plus de vitesse, c'est juste dingue, t'as bien plus de ressenti qu'en amortissant juste une perturbation de l'eau. C'est comme en snowboard, à nous de trouver ces manœuvres de montagnes que tu peux mettre sur la vague", souligne la championne du monde 2019 de stand-up paddle.
Justine Dupont, qui s'engage également davantage pour la défense de l'environnement et qui compense son empreinte carbone en finançant la plantation d'arbres dans la forêt d'Anglet, ouvre un nouveau chapitre de sa carrière.
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