(Belga) Jusqu'à 2.000 clients par jour, pour un chiffre d'affaires quotidien de 50.000 à 75.000 euros: un des plus importants réseaux marseillais de trafic de stupéfiants a été démantelé début juillet, dans les quartiers Nord, après six mois d'enquête.
"Nous avons porté un gros coup à l'économie souterraine, avec quelque 2 millions d'euros enlevés aux trafiquants de cette cité", a évalué Marjorie Ghizoli, la chef de la sûreté départementale, lors d'une conférence de presse mardi à l'Evêché, le siège de la police marseillaise. Sur la table, devant la commissaire divisionnaire, une forte odeur s'échappe de la cantine métallique et des sacs de sports contenant la drogue saisie le 2 juillet à l'aube, cité des Oliviers A, dans le 13e arrondissement: 9 kilos de cocaïne "de très belle qualité", près de 3 kilos d'héroïne, 200 kilos de pains de résine de cannabis et six kilos "d'herbe". Dans les appartements visités, près de 40.000 euros en liquide avaient aussi été saisis. "Au total, près de 75.000 euros ont été immobilisés, avec l'argent bloqué sur divers comptes", a précisé l'un des enquêteurs de la brigade des stupéfiants. Lors de ce coup de filet mené par quelque 200 personnes, avec une compagnie de CRS, le Raid, une soixantaine d'enquêteurs de la Sûreté départementale et une cinquantaine de policiers, 12 personnes dont trois femmes ont été interpellées. Agés de 20 à 30 ans, certains étaient visés par des mandats d'arrêts pour trafic de stupéfiants. Neuf ont été déférés devant un juge, puis six écroués, dont une femme. Parmi ces 12 individus, "uniquement des trafiquants, des +nourrices+ (NDLR: personnes chez qui la drogue est stockée) et des approvisionneurs, pas de +choufs+ (NDLR: guetteurs) ou de dealers", a précisé Mme Ghizoli. Lors de cette enquête, qui "a mobilisé une quinzaine d'enquêteurs presque à plein temps, la stratégie était de fermer le robinet d'alimentation et de remonter jusqu'aux fournisseurs", a-t-elle expliqué. Ce réseau des Oliviers A, "une cité très enclavée, difficile à travailler", est l'un des plus gros démantelés "depuis des années" à Marseille, a insisté la commissaire. A Marseille, la lutte contre les stupéfiants reste "la mère de toutes les batailles", avait insisté en février le préfet de police des Bouches-du-Rhône, en annonçant le démantèlement de 68 réseaux de distribution sur le département en 2018, contre 50 en 2017. (Belga)
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