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Une fusillade dans le sud de la France fait 3 morts: "C'était une rafale de mitraillette, des armes de guerre, c'est dingue"

Une fusillade dans le sud de la France fait 3 morts: "C'était une rafale de mitraillette, des armes de guerre, c'est dingue"
© ENEX
 
 

La thèse du règlement de comptes s'imposait lundi après la fusillade qui a fait trois morts, dont une vacancière, dimanche soir à Ollioules (Var), et dont le ou les auteurs sont toujours en cavale.

"J'ai jamais vu ça, c'est une ville assez calme", commentait lundi matin auprès de l'AFP Eric Martin, le patron de la station de lavage devant laquelle a eu lieu la fusillade: "Les voisins (ont) entendu comme un rideau de fer qu'on descend. C'était une rafale de mitraillette. Des armes de guerre, c'est dingue. (...) En plus il y a des victimes, des touristes. C'est affreux".

Deux des victimes, a priori les cibles des tirs, sont deux hommes, de 29 et 30 ans, connus entre autres pour des affaires de stupéfiants, a-t-on appris de source policière lundi. Tous deux étaient "connus très défavorablement des services de la police municipale", selon le maire de la commune, Robert Beneventi, cité dans Var-Matin.


Une femme de 58 ans, victime collatérale

La troisième personne tuée dans la fusillade est une femme de 58 ans, a priori une victime collatérale, qui circulait à scooter avec son mari et aurait été victime d'une balle perdue, comme son époux, grièvement blessé et transféré à l'hôpital. M. et Mme Santos, un couple de quinquagénaires venus de Vesoul (Haute-Saône), étaient là en vacances, dans la résidence secondaire qu'ils avaient achetée dans la commune en 2016, a expliqué à l'AFP M. Beneventi.

D'après un proche de la famille, joint par l'AFP, le couple venait d'arriver dans sa maison, rejoint par leurs enfants, pour trois semaines de vacances. Catherine Santos avait créé une entreprise de retraitement de fromage, à Mailley-Chazelot. Elle avait également été juge consulaire au tribunal de commerce de Vesoul. Son mari, 59 ans, est directeur produit d'une entreprise de fabrication de fils d'acier à Conflandey.

Wissem, l'un des deux hommes abattus, était a priori venu pour un rendez-vous avec l'autre cible des tirs: "Je pense qu'il devait avoir une transaction de 'stup' avec l'autre type qui s'est fait tuer", a expliqué un homme se présentant comme un de ses cousins, lundi matin, à l'AFP, sur les lieux de la fusillade.

"Il s'agit d'une guerre de clans, entre les trois clans qui se disputent le marché local de la drogue", a assuré sur place à l'AFP une source proche de l'enquête, en soulignant que la cité Berthe, une cité de La-Seyne-Sur-Mer très connue pour ses trafics de stupéfiants, ne se trouvait qu'à 1.500 m à vol d'oiseau.

Dès dimanche soir, le maire de la commune avait aussi évoqué sur franceinfo un "règlement de comptes", probablement lié à "la reconquête d'un trafic de drogues". Une piste confirmée lundi par le préfet du Var, Jean-Luc Videlaine, qui a estimé sur BFMTV que "les conditions de cette affaire (étaient) bien celles d'un règlement de comptes".


"Tous les moyens sont mis en oeuvre pour identifier et interpeller les auteurs"

Toujours de source proche de l'enquête, les tireurs étaient au moins deux, équipés d'une arme longue, type Kalachnikov, et d'une arme de poing de 9 mm. Quand ils ont tiré, lors d'une scène captée en partie par des caméras de surveillance, plusieurs balles perdues ont atteint les murs des immeubles de l'autre côté du rond-point.

"Quand vous arrivez, (il y a) les mares de sang, le corps d'une victime qui est encore là. C'était affreux", décrivait de son côté Fréderic Piquel, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Pour ce policier, cette fusillade à Ollioules, une commune de 14.000 habitants plutôt calme, est due au fait que "le trafic (de drogue) s'exporte vers des endroits plus calmes, (où) les policiers sont moins nombreux" que dans les cités de Toulon, La Seyne-sur-Mer ou Hyères.

Le procureur adjoint de Toulon, Dominique Mirkovic, devait donner une conférence de presse sur cette affaire lundi à 14H30.

Sur Twitter, dimanche soir, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait fait part de sa "pleine confiance" aux policiers et à leur "détermination à éradiquer ces réseaux criminels qui gangrènent nos quartiers": "Tous les moyens sont mis en oeuvre pour identifier et interpeller les auteurs" de cette fusillade.

Avant cette fusillade dimanche soir, le département du Var avait déjà été marqué par deux règlements de compte en 2019, dont un dans une cité sensible de Hyères.


 

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