Avec la généralisation parmi la population des smartphones qui permettent de photographier et filmer facilement, les images amateur prennent une importance croissante dans la restitution de faits d'actualité. La plupart des témoins d'événements publient leurs prises de vue sur des réseaux sociaux comme Youtube, Facebook ou Twitter. Si les comptes sur ces réseaux sociaux de ces vidéastes en herbe ne sont pas privés, leurs images peuvent être prises par n'importe qui, en général les médias. Ceux-ci les diffusent sans devoir s'acquitter de droit d'images. La plupart de ces auteurs d'un jour se réjouissent d'apporter gratuitement un témoignage qui permettent aux citoyens d'avoir une idée de ce qui s'est réellement passé. certains demanderont que leur nom soit cité comme source, d'autres préféreront garder l'anonymat.
Mais certaines personnes tentent de tirer profit de ces images et de les monnayer. À la rédaction web de RTLinfo.be, nous recevons régulièrement ce genre de propositions par email, que nous refusons. Mais dans la course à l'image effrénée autour de "breaking news" mondiales comme celles de l'assaut antiterroriste de mercredi matin à Saint-Denis, certains journalistes optent pour l'achat. C'est ce qu'a démontré Hugo, un journaliste du "Petit Journal" de Canal+ qui mercredi matin circulaient au milieu des dizaines de journalistes des chaînes de télévision du monde entier. Ceux-ci avaient installer leur camion satellite et point de duplex (endroit où le journaliste rapporte en direct les nouvelles face à la caméra) à proximité de la mairie. "Je n'avais jamais vu autant de caméras" confiait Hugo avant de s'approcher d'un attroupement où se marchandaient en toute discrétion des images amateur avec une journaliste anglophone.
"Il a risqué sa vie, il a pris de belles vidéos (...) La 5e vidéo elle est fatale", argumente un intermédiaire auprès de cette journaliste. "Chaque truc, 200 euros tu vois", dit-il encore. "On a envoyé au moins 4 vidéos. Y a des gens, ils nous ont proposé 500 euros, on leur a dit non parce qu'on les a envoyées à elle", déclare-t-il encore. "Rajoute 200 euros vas-y!", capte encore le micro du journaliste Hugo. La journaliste accepte la transaction. "Je leur ai donné 250 et maintenant je vais leur donner 200 de plus. On a 4 vidéos donc c'est plutôt pas mal", dit-elle à un de ses collègues. Elle a encore besoin de 200 euros qu'elle n'a pas sur elle. Elle demande alors à son collaborateur: "Tu as 200 euros cash?" Elle donne les billets à une personne parmi les vendeurs qui vérifie si le compte exact se trouve bien entre ses mains.
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