Les recherches d'éventuels nouveaux survivants ou des corps des victimes du naufrage d'un bateau surchargé au large de la Libye, dans lequel plus de 200 migrants ont disparu, se poursuivent ce jeudi, alors que plus de 360 rescapés sont attendus à Palerme, en Sicile.
Les recherches sur les lieux de la tragédie se sont déroulées pendant toute la nuit et se poursuivront pendant la journée, a précisé à l'AFP jeudi matin un porte-parole des gardes-côtes. Ces derniers ont par ailleurs indiqué jeudi matin sur Twitter avoir secouru tous les 381 migrants se trouvant sur une autre embarcation qui a ensuite coulé à 30 milles des côtes libyennes.
Le navire militaire irlandais "Niamh" a récupéré la quasi-totalité des survivants ainsi que les 25 corps repêchés après le drame mercredi, et faisait route vers la Sicile, où il devrait arriver vers 11H00 GMT. Dans la soirée, six autres rescapés ayant besoin de soins médicaux urgents, avaient été transportés par hélicoptère à Lampedusa, l'île italienne la plus proche des côtes africaines.
Un mouvement de foule retourne le bateau
Mercredi matin, des migrants avaient lancé un appel au secours: leur bateau de pêche parti de Libye avec entre 600 et 700 personnes à bord prenait l'eau, la salle des machines était inondée et l'embarcation était bloquée, à 15 milles au nord de la ville libyenne de Zouara.
Mobilisé par les gardes-côtes italiens, le "Niamh" est arrivé vers 10H50 GMT et a mis à l'eau deux canots pour s'approcher du bateau surchargé, qui s'est alors retourné, probablement sous l'effet d'un mouvement de foule.
"Une vision horrible"
Mobilisée en même temps, l'équipe du "Dignity 1" de Médecins sans frontières (MSF) a évoqué "une vision horrible". "Des gens s'agrippaient désespérément à des gilets de sauvetages, à des bateaux, à tout ce qu'ils pouvaient trouver pour lutter pour leur vie, au milieu de personnes en train de couler et de ceux qui étaient déjà morts", a raconté Juan Matias, coordinateur de projet sur le "Dignity 1", selon un communiqué de MSF.
"Le fait que nous ayons été d'abord appelés pour secourir ce bateau puis peu après envoyés pour en aider un autre, démontre le manque important de ressources pour les opérations de secours", a dénoncé MSF.
Un avis partagé par Gil Arias, n.2 de l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex: "nous avons l'argent nécessaire mais nous n'obtenons pas les navires, les avions et les gardes-frontières dans lesquels investir l'argent. Nous n'obtenons pas des Etats membres une réponse à la hauteur de nos besoins", a-t-il dit, cité par le quotidien espagnol El Mundo.
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