Le bourgmestre de Knokke souhaite créer une sorte de camp pour migrants "à la Guantanamo", ce camp où sont enfermés les terroristes arrêtés par les américains. Le président américain Barack Obama lui, souhaite le fermer. Ce matin sur Bel RTL, Frédéric Moray s'est penché sur Guantanamo dans sa séquence 90 secondes pour comprendre.
Et d’abord rappeler ce qu’est ce camp. On est en 2002. Les américains traquent les terroristes d’Al-Qaïda en Afghanistan après les attentats de New York. Des rafles sont organisées. De très nombreux terroristes ou terroristes présumés sont arrêtés. Les Etats-Unis ne savent que faire de ceux que l’administration Bush appelle les "Ennemis combattants". Pour Simon Peterman, auteur du livre "Guantanamo, les dérives de la guerre contre le terrorisme", ce terme n’est pas choisi par hasard. Georges Bush ne souhaitent pas en faire des prisonniers de guerre. Il veut pouvoir les interroger en dehors du cadre de la convention de Genève, qui protège justement ces prisonniers de guerre. En dehors du cadre législatif américain également. La base militaire de Guantanamo sur l’île de Cuba est choisie. Elle n’est pas en territoire américain, mais elle est occupée par les Etats-Unis depuis 1903.
Mais pourquoi est-elle tellement décriée ?
Parce que les Américains échappent à toute législation internationale. Les Ennemis combattants qui y sont amenés sont soumis à des interrogatoires incessants. Les observateurs parlent de torture. Au total 774 détenus y ont été enfermés depuis 2002. Il en reste 91. Les autres ont été, soit relâchés parce qu’arrêté par erreur, soit renvoyés dans leur pays d’origine pour y être jugé. C’est le cas notamment de deux Belges.
Mais pourquoi le président Obama a-t-il fait de la fermeture de ce camp une priorité?
Parce que Guantanamo est un symbole qui ternit l’image démocratique de son pays. Mais ce ne sera pas facile parce que la question est: que faire de ces gens? La majorité des Républicains et une partie de Démocrates refusent qu’ils soient amenés et jugés sur le territoire américain.
Il reste là les terroristes les plus influents tel que Khalid Cheikh Mohammed, le n°3 d’Al-Qaïda, considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre. Barack Obama pourrait passer en force par décret présidentiel et enfermer ces prisonniers dans des institutions de Haute sécurité des Etats-Unis. On verra jusqu’où il est prêt à aller pour respecter sa principale promesse de 2009, lorsqu’il est arrivé au pouvoir.
Vos commentaires