Les plongeurs indonésiens ont repêché dimanche une grande quantité de morceaux d'avion, de débris et des restes humains dans la zone où un Boeing s'est abîmé en mer au large de Jakarta avec 62 personnes à bord dont dix enfants.
La vaste opération de recherches impliquant 2.500 sauveteurs et militaires a aussi permis de localiser deux boîtes noires de l'appareil, qui contiennent des enregistrements clé pour aider les enquêteurs à déterminer les causes de l'accident, encore inconnues.
Les plongeurs "vont commencer à les chercher et j'espère que cela ne prendra pas longtemps avant de les récupérer", a indiqué Soerjanto Tjahjanto, chef du comité de sécurité des Transports.
Le Boeing 737-500 de la compagnie indonésienne Sriwijaya Air a plongé en mer au large de la capitale indonésienne samedi vers 14H40 heure locales (07H40 GMT), quelques minutes à peine après avoir décollé de Jakarta.
Le président indonésien Joko Widodo a fait part de "ses profondes condoléances" et appelé ses concitoyens à "prier ensemble pour que les victimes soient retrouvées".
Les secours ont indiqué dimanche soir avoir récupéré dix sacs contenant des restes humains ainsi que seize gros morceaux de fuselage et dix sacs de débris.
Parmi les débris ramenés au principal port de Jakarta, on pouvait voir un pneu d'avion, des morceaux de fuselage aux couleurs de la compagnie, et un vêtement rose d'enfant.
- Des jeunes mariés disparus -
Mais l'angoisse des proches augmentait à mesure que les espoirs de retrouver des survivants de ce vol vers Pontianak, dans la partie indonésienne de l'île de Bornéo, s'amenuisaient.
Au nombre des disparus, un couple de jeunes mariés, Ihsan Adhlan Haki et son épouse Putri, voulaient se rendre à Pontianak, une ville de la partie indonésienne de l'île de Bornéo.
"Il m'a appelé pour me dire que le vol était retardé à cause du mauvais temps", a indiqué Arwin, le frère du marié, depuis Pontianak où une cérémonie était prévue pour le couple. "C'est la dernière fois que j'ai eu un contact avec lui".
Parmi les passagers se trouvaient aussi Beben Sofian, une Indonésienne de 59 ans avec son mari Dan Razanah, 58 ans.
"Ils ont fait un selfie et l'ont envoyé à leurs enfants avant de décoller", a indiqué leur neveu Hendra à l'AFP.
Cinquante passagers, dont dix enfants, et les douze membres de l'équipage au total se trouvaient à son bord, tous des Indonésiens.
Le vol SJ182 devait atterrir à Pontianak au terme d'un vol de 90 minutes.
Mais l'appareil parti de l'aéroport international de Jakarta Soekarno-Hatta a disparu des radars très peu de temps après le décollage, alors qu'il se trouvait au-dessus de la mer de Java, au large de la capitale indonésienne.
Samedi soir, des proches étaient suspendus aux annonces des autorités, qui ont établi des cellules dans les deux aéroports.
"J'ai quatre membres de ma famille dans l'avion, ma femme et mes trois enfants", a raconté en larmes Yaman Zai qui les attendait à l'aéroport de Pontianak.
"Ma femme m'a envoyé une photo du bébé aujourd'hui (...), comment mon cœur pourrait-il ne pas être brisé", a-t-il déclaré à l'AFP.
- Chute brutale -
Selon les données du site internet FlightRadar24, l'appareil a atteint une altitude de près de 11.000 pieds (3.350 mètres) avant de chuter brutalement à 250 pieds. Il a alors perdu le contact avec la tour de contrôle.
Le ministre des Transports indonésien Budi Karya Sumadi a affirmé samedi que l'appareil avait semblé dévier de sa trajectoire juste avant de disparaître des radars.
Le pluies torrentielles, une erreur de pilotage ou des problèmes techniques ont pu être des facteurs dans cet accident, a estimé Gerry Soejatman, un analyste de l'aviation basé à Jakarta.
"Mais il est encore trop tôt pour conclure quoi que ce soit". "Quand on aura retrouvé la boîte noire, on pourra commencer à assembler le puzzle", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.
Des pêcheurs qui se trouvaient près du site, cités par CNN Indonesia et d'autres médias locaux, ont témoigné avoir entendu au moins une explosion au moment de l'accident, ce que les autorités n'ont pas confirmé.
En octobre 2018, 189 personnes étaient mortes dans le crash d'un Boeing 737 MAX qui s'était abîmé dans la mer de Java douze minutes après son décollage.
Un accident impliquant le même modèle d'avion en Ethiopie a débouché sur l'immobilisation pendant des mois de ce type d'appareil et le constructeur aéronautique américain s'est vu infliger cette semaine une amende de 2,5 milliards de dollars pour avoir induit en erreur les autorités au cours du processus d'approbation de cet appareil.
L'avion de Sriwijaya n'appartient pas à la nouvelle génération controversée de Boeing 737 MAX mais est un Boeing 737 "classique", vieux de 26 ans.
Le secteur du transport aérien en Indonésie a régulièrement connu des tragédies ces dernières années et plusieurs compagnies aériennes de ce pays ont été interdites en Europe dans le passé.
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