Un jour après la publication d'une photo montrant un garçon syrien en état de choc, assis dans une ambulance, le visage ensanglanté, un caricaturiste s'est armé de sa plume pour tenter d'éveiller les consciences sur un conflit qui frappe aveuglement et sans distinction.
"Choix des enfants syriens", c'est la phrase utilisée par le dessinateur Khalid Albaih pour interpeller le spectateur à travers son croquis. Avec deux esquisses, il met en en scène le petit Omran, l'enfant de cinq ans pris en photo après le bombardement de sa maison à Alep, le visage en sang assis sur un siège dans une ambulance. Juste à côté, Khalid Albaih a dessiné Aylan, le petit réfugié syrien de trois ans qui s'est noyé dans la Méditerranée, et qui a été retrouvé sur une plage de Turquie en septembre 2015.
L'un et l'autre représentent le choix qui s'offre aux enfants syriens, victimes innocentes subissant quotidiennement les effets d'une guerre qui ne les concerne pas. "Si tu restes", a écrit Khalid Albaih en-dessous du croquis d'Omran, et "si tu pars", a-t-il indiqué sous le dessin d'Aylan. Les bombes… ou la noyade.
Le dessin de Khalid Albaih a été partagé des milliers de fois sur Facebook et Twitter. Un tour du monde virtuel qui bousculera peut-être les consciences et qui rend compte de la dramatique réalité vécue par les civils syriens cernés par la guerre et le désespoir.
"Omran a eu de la chance que son histoire ait été diffusée dans tous les médias"
Concernant Omran, nous venons d'apprendre, par l'intermédiaire de nos confrères du Huffington Post, qu'il a pu quitter l'hôpital. Il avait été emmené aux urgences après avoir été sauvé des décombres de sa maison avec cinq membres de sa famille. Le docteur Mohammad, qui a soigné sa blessure à la tête a déclaré dans une interview à la BBC que le jeune garçon avait pu rejoindre ses parents. "Omran a eu de la chance que son histoire ait été diffusée dans tous les médias, mais tous les jours nous avons de nombreux enfants qui ont des blessures plus graves", a déclaré ce médecin avant d'ajouter: "Ils perdent la vie ou ils sont mutilés, beaucoup restent paralysés".
La chaîne américain ABC a tenté de joindre les parents d'Omran, mais ceux-ci ont refusé de témoigner par peur de représailles.
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