Les Bahamas ont émis vendredi un avis de tempête tropicale qui pourrait toucher une partie de l'archipel des Caraïbes déjà dévastée par l'ouragan Dorian il y a une dizaine de jours.
L'avis de tempête tropicale concerne le nord-ouest, dont l'île de New Providence qui abrite la capitale, Nassau, ainsi que les îles d'Abaco et de Grand Bahama, a précisé le chef des services météorologiques des Bahamas, Trevor Basden.
Le phénomène climatique est stationné à environ 200 km à l'est de New Providence et se déplace lentement vers le nord-ouest. Il pourrait affecter le pays "dans les 36 heures ou moins" mais sa trajectoire exacte reste inconnue, a précisé M. Basden lors d'une conférence de presse.
"Ce n'est pas un cyclone tropical mais il en a le potentiel", a-t-il expliqué, évoquant des vents de 100 km et de fortes pluies, entre 5 et 15 cm d'eau, qui pourraient provoquer des inondations sur des sols déjà saturés après le passage de l'ouragan Dorian.
La tempête pourrait également affecter la distribution de l'aide humanitaire à Abaco et Grand Bahama, où les dégâts sont énormes. Les aéroports de ces deux îles ont rouverts mais les vols commerciaux y sont limités.
"Le mauvais temps va ralentir les opérations logistiques" alors qu'Abaco a "grand besoin d'essence et d'eau", a prévenu le porte-parole de l'Agence bahaméenne des situations d'urgence (Nema), Carl Smith.
Le Programme alimentaire mondial, qui participe à l'effort international, a suspendu ses vols vers Marsh Harbour, la ville principale d'Abaco, à cause de la tempête, a indiqué un porte-parole du PAM, Herve Verhoosel.
Les autorités ont appelé la population des îles à se réfugier dans des centres d'hébergement d'urgence dès la fin de matinée vendredi.
Plus de 2.000 habitants des îles d'Abaco et de Grand Bahama sont encore hébergés dans des refuges et les autorités cherchent toujours à localiser 1.300 personnes, a précisé Carl Smith.
L'ouragan a fait officiellement 50 morts, mais le bilan est amené à augmenter car les opérations de recherches sont lentes, selon la police locale.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devait visiter vendredi et samedi les régions touchées pour témoigner de la "profonde solidarité" de l'Organisation aux victimes du "terrible ouragan" Dorian.
Citant les Bahamas, les inondations au Mozambique, la désertification au Sahel, les incendies en Amazonie, la fonte de la glace en Arctique et la destruction des coraux, le chef de l'ONU a exhorté jeudi les dirigeants de la planète à être plus ambitieux dans la lutte contre le changement climatique.
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