Bon nombre des jeunes filles utilisées par le groupe islamiste Boko Haram pour mener des attentats-suicides au Nigeria et dans les pays voisins ne savent probablement pas qu'elles portent des explosifs, a affirmé mardi une experte de l'ONU.
Les islamistes de Boko Haram ont de plus en plus recours depuis quelques mois à des kamikazes, en majorité des femmes ou des filles - parfois très jeunes -, dans le nord-est du Nigeria, fief du groupe, au Cameroun, au Tchad et au Niger voisins. "Bon nombre d'entre elles ne savent pas qu'on va les faire exploser", a déclaré à la presse Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, précisant que les explosifs étaient déclenchés à distance, selon les services de sécurité des pays touchés. "Personnellement, je doute que les enfants savent", a affirmé Mme Zerrougui, soulignant que ces kamikazes n'ont souvent qu'11 ou 12 ans. "Cela veut dire qu'elles ne font pas (exploser les bombes) elles-mêmes."
Les enfants sont "particulièrement ciblés"
Pour Mme Zerrougui, le recours à des enfants pour perpétrer des attentats-suicides est l'une des pires manifestations du mépris croissant pour la sécurité des enfants dans des situations de conflit dans le monde, citant également l'exemple des enfants soldats ou utilisés comme boucliers humains par des groupes armés tels que l'organisation État islamique ou les anti-Balaka en Centrafrique.
"Tous les ans", la situation des enfants dans les zones de conflits "empire", indique Mme Zerrougui, qualifiant 2015 d'"année très difficile": six conflits majeurs ont lieu dans le monde actuellement, contre un ou deux normalement, selon elle. "Des milliers d'enfants sont tués, mutilés, les écoles attaquées et les enfants recrutés par milliers dans de nombreux endroits," a-t-elle regretté. "Les enfants ne sont pas seulement touchés, ils sont particulièrement ciblés."
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