On vous parlait en début de semaine d'Abdellah Nouamane. Ce djihadiste belge qui a combattu dans les rangs du groupe terroriste Etat islamique et qui est aujourd'hui emprisonné en Syrie. Nos confrères de la télévision flamande VTM l'ont interrogé en prison, de même que deux autres djihadistes belges qui souhaitent également rentrer en Belgique. Voici leurs arguments, pour le moins étonnants.
Nos confrères de VTM se sont rendus dans une école syrienne aujourd'hui transformée en prison. À l'intérieur se trouvent 5.000 combattants du groupe terroriste Etat islamique. Trois Belges font partie des prisonniers. Ils n'ont aucune information sur le monde extérieur. Un journaliste leur apprend que leur leader Abou Bakr al-Baghdadi est mort. "Fin du jeu. Game over", réagit laconiquement l'un des détenus. "Je m'en fiche. Je m'en fous complètement", confie un autre.
Nous avons goûté aux douceurs de l'Etat islamique
Adel Mezroui a 23 ans. Il est porté dans une pièce à l'écart le temps de l'interview. Il a les deux jambes et la hanche cassées. Lui aussi, maintenant, souhaite rentrer en Belgique. Il est pourtant en Syrie depuis 2013. "Nous avons vécu dans l'Etat islamique. Nous avons goûté aux douceurs de l'Etat islamique, au début. Maintenant ça a changé, il y a plus de corruption", explique-t-il.
Le journaliste l'interroge: "Adel, vous parlez des douceurs de l'Etat islamique. Les Belges qui vont vous entendre parler de douceurs espèreront ne jamais vous voir revenir". Voici la réaction du djihadiste: "L'Etat islamique vient de Dieu, et vous le savez, je le sais, il n'y a pas de meilleure loi que celle de Dieu".
Je préfère passer dix ans dans une prison en Belgique
Annas Koundi a quant à lui 30 ans. Il est belge et il a rejoint la Syrie il y a six ans. Il est emprisonné depuis neuf mois. "Je préfère passer dix ans dans une prison en Belgique plutôt qu'un an ici. Vous comprenez? Je mérite une deuxième chance", confie le combattant de Daesh.
Le reporter l'interroge sur les nombreuses personnes tuées par le groupe terroriste, les attentats de Bruxelles et les victimes qui n'auront jamais de deuxième chance. "Je n'ai rien à voir avec ça", affirme-t-il.
Ils veulent revenir mais gardent leur idéologie extrémiste
Tant Adel qu'Annas prétendent ne pas avoir assisté ou participé à des décapitations. "Je n'ai pas de sang sur les mains et j'en suis sûr. J'ai gardé mes distances car je savais que ce n'était pas humain", dit Adel. "Mais ça l'était selon la loi islamique", demande le journaliste. "Ce sont les lois d'Allah", répond-il.
Adel Mezroui reconnaît lui-même que son idéologie n'a pas changé.
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