Quatorze civils et deux militaires ont été tués dimanche dans l'attaque contre la station balnéaire de Grand-Bassam, à l'est d'Abidjan. Charline, une Belge de 32 ans, était sur les lieux du drame. Elle raconte l'horreur.
Quatorze civils et deux militaires ont été tués dans une attaque à l'arme lourde sur la plage de la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam, à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Abidjan. L'attaque a été perpétrée par des terroristes qui ont été "tués" après avoir pris pour cible trois hôtels. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'attaque. Charline, une Namuroise, se trouvait sur place avec son mari François et leurs deux jeunes enfants. Le couple s'est installé il y a trois ans à Abidjan. Charline et François travaillent tous les deux pour des ONG.
Ce jour-là, les jeunes parents avaient décidé de se relaxer sur la plage de Grand-Bassam. Mais à la fin de leur repas en terrasse, des tirs ont retenti autour d’eux. Effrayés, ils ont chacun pris un enfant et se sont mis à courir à toute vitesse. Mais dans la panique, Charline a perdu son mari. Heureusement, ce dernier a rapidement trouvé un abri. "Il a trouvé une fenêtre ouverte et a pu entrer dans une chambre d’un hôtel. Il y est resté tout le temps qu’a duré l’attaque. On a pu communiquer par sms", a expliqué la femme de 32 ans à l'Avenir.
"On pouvait entendre qu'ils se rapprochaient de nous"
Charline a également trouvé une cachette. Elle s'est réfugiée avec son bébé dans des toilettes. "J’ai choisi la planque la plus nulle du monde. On était quatre dedans, allongés comme on pouvait, pendant deux heures. J’avais peur que ma fille d’un an ne pleure et alerte les terroristes. Mais elle a été très courageuse et elle n’a pas bronché", a ajouté la Namuroise. La jeune femme a vu de nombreuses personnes couvertes de sang. Les terroristes ont tiré sur les gens qui s'étaient cachés dans les toilettes autour de la piscine. "On les entendait tirer, alors on pouvait aussi entendre qu'ils se rapprochaient de nous", a détaillé la mère à la BBC.
"Désormais on doit adapter notre façon de vivre"
Deux heures plus tard, les militaires ont rassuré les survivants en leur donnant l'autorisation de sortir des différentes cachettes. Traumatisée, Charline a pleuré toutes les larmes de son corps après les faits. Mais la rescapée et son mari ne comptent pas rentrer en Europe pour autant. "Mais c’est pareil en France ou en Belgique. Après les attentats de Paris, les gens ne se sont pas décidés à aller vivre ailleurs. Donc nous, on reste ici. Si vraiment ça devient ingérable, on avisera. Mais on sait que désormais on doit adapter notre façon de vivre", a confié la Belge à L'Avenir.
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