Les négociations des Nations unies sur le climat, qui se sont achevées samedi soir à Katowice, en Pologne (COP24), ont permis des avancées, souligne ce dimanche le WWF. L'ONG de protection de la nature cite ainsi l'adoption des règles d'application de l'Accord de Paris pour sa pleine mise en oeuvre ainsi que le signal envoyé par les Etats sur le besoin de renforcer leur ambition climatique.
L'organisation n'en reste pas moins "très préoccupée quant à l'incapacité collective des Etats à ce jour à répondre à l'urgence climatique"."Les dirigeants du monde sont arrivés à Katowice avec la mission de répondre aux conclusions scientifiques les plus récentes, qui indiquent clairement que nous n'avons que 12 ans pour réduire de moitié les émissions de CO2 et prévenir un réchauffement climatique catastrophique. Ils ont réalisé des progrès importants, mais ce que nous avons vu en Pologne révèle un manque profond de compréhension de la part de certains pays à l'égard de la crise actuelle", analyse Manuel Pulgar-Vidal, directeur du réseau mondial Climat et Energie du WWF.
"La Belgique risque maintenant de rater complètement le bateau"
S'agissant de la Belgique, l'ONG regrette qu'elle n'ait pas rallié -la Flandre ayant mis son veto- une coalition d'une trentaine de pays se voulant à la pointe du combat climatique à Katowice. "La Belgique risque maintenant de rater complètement le bateau. Néanmoins, nous avons entendu des politiciens de nos gouvernements qui souhaitent travailler avec un niveau d'ambition plus élevé ou une loi climatique belge. Nous appelons ces politiciens à ne pas se cacher derrière les critiques, mais à peser de tout leur poids politique afin d'obtenir l'unanimité nécessaire au sein des gouvernements", poursuit le WWF.
Selon lui, "l'absence de politique cohérente entre les Régions et les différences politiques qui ne prennent en compte que le court terme empêchent la mise en place d'une politique climatique sérieuse" en Belgique. L'organisation plaide dès lors pour l'adoption en Belgique d'"un cadre législatif", via une "loi sur le climat" permettant "d'établir, de planifier et de mettre en oeuvre l'objectif à long terme, à savoir la neutralisation du CO2, bien avant 2050."
L'ONG souhaite aussi la mise en place d'un "Conseil Climat" indépendant, composé d'experts qui conseilleraient tous les gouvernements, ainsi qu'un plan d'investissement sur cinq ans permettant la réalisation de mesures concrètes pour une transition vers une société décarbonnée.
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