L'Italie annonce la réouverture de ses frontières aux touristes, l'Allemagne retrouve son football, la France ses plages : la levée des restrictions s'est poursuivie samedi dans un monde frappé par le coronavirus, qui a fait au moins 309.000 morts et provoque une récession inédite. Dans le monde, quelque 4,6 millions de cas ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de la pandémie. Parmi les cas détectés, plus de 1,6 million sont aujourd'hui considérés comme guéris.
EUROPE
ITALIE
Afin de tenter de sauver la saison, dans un pays où le tourisme représente environ 13% du PIB, le gouvernement italien a annoncé la levée de la quarantaine obligatoire pour les visiteurs étrangers et la réouverture des frontières à tous les touristes de l'UE. L'Italie est le troisième pays le plus endeuillé au monde, avec plus de 31.700 morts. "Nous sommes confrontés à un risque calculé, sachant (...) que la courbe épidémiologique pourrait à nouveau repartir à la hausse", a commenté samedi soir le Premier ministre italien Giuseppe Conte.
"Nous sommes confrontés à ce risque et nous devons l'accepter, (...) nous ne pouvons pas nous permettre" d'attendre la découverte d'un vaccin, à moins de se retrouver "avec un tissu productif et social fortement endommagé", a-t-il plaidé.
ALLEMAGNE
En Allemagne, la Bundesliga est devenue samedi la première ligue majeure de football à retrouver les stades après des semaines de confinement. Un retour sur les terrains à huis clos, suivi de près par l'ensemble de la planète football. Pas de poignées de main, pas d'enfants pour accompagner les joueurs, pas de vivats: c'est dans des arènes vides de tout spectateur qu'a été donné le coup d'envoi des cinq premières rencontres, dont le prestigieux derby de la Ruhr Dortmund-Schalke.
"Mieux vaut des matches à huis clos pour freiner la progression de l'épidémie qu'une catastrophe sanitaire, c'est mieux que rien", se console Nicole Bartelt, une supportrice de Dortmund qui s'est résignée à suivre le match à la télévision.
L'Allemagne a rouvert samedi sa frontière avec le Luxembourg, et légèrement assoupli les conditions de passage avec l'Autriche et la Suisse. Dans tout le pays, des milliers de personnes ont manifesté contre les restrictions restantes face à la pandémie, dans un mouvement qui prend régulièrement de l'ampleur.
FRANCE
Première destination touristique d'Europe, la France a pour sa part rouvert samedi plusieurs sites emblématiques, tels que le Mont Saint-Michel, la cathédrale de Chartres ou encore le Sanctuaire de Lourdes. Mais leur accès est réservé aux visiteurs locaux: dans ce pays où la pandémie a fait plus de 27.500 morts, les déplacements restent limités à un rayon de 100 km autour du domicile.
De nombreuses plages françaises ont aussi été autorisées à rouvrir. Mais pas question d'y bronzer ou d'y pique-niquer: elles sont réservées à un usage "dynamique", sans activités collectives. "On est comme des drogués, on était impatients parce qu'on se baigne ici toute l'année", témoigne Gilles, un retraité allé se baigner sur sa plage préférée à Nice, sur la Méditerranée, malgré une eau plutôt fraîche.
GRECE
La Grèce a de son côté rouvert ses plages privées mais à condition là aussi de respecter des règles strictes, dont l'interdiction de poser son parasol à moins de quatre mètres de son voisin. Les plages publiques avaient rouvert le 4 mai. "C'est un peu contraignant de nettoyer à chaque fois qu'un client part", soupire Pedri Alatras, chargé de désinfecter des transats à Kavouri, près d'Athènes.
ROYAUME-UNI
En Angleterre, le premier week-end depuis l'allègement des mesures de confinement ont vu les visiteurs éprouvés par des semaines d'enfermement affluer dans les parcs et certaines zones touristiques, rendant parfois difficile le respect des consignes de distanciation sociale.
Près de 15 millions de voitures sont attendues ce weekend sur les routes d'Angleterre, selon un sondage commandé par le Royal Automobile Club.
AFRIQUE
En Afrique, les habitants d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, ont pu retrouver leurs célèbres "maquis", ces bars-restaurants populaires. Mais dans une ambiance en demi-teinte. "On a encore peur de la maladie", explique Hymia Solange Ouattara, venue s'amuser vendredi soir Chez Gnawa, dans un quartier animé de capitale ivoirienne.
Au Congo, les autorités ont annoncé le début lundi d'un "déconfinement progressif et par paliers".
AMERIQUE
Aux Etats-Unis, pays le plus touché avec plus de 87.500 morts, le chômage affecte près de 15% de la population active, un record. Le président américain Donald Trump a de nouveau prédit vendredi l'arrivée d'un vaccin avant la fin de l'année, "peut-être avant". Un optimisme douché par la ministre française de la Recherche, Frédérique Vidal. On peut "espérer un vaccin à l'horizon de 18 mois, mais ça n'est pas raisonnable de penser qu'on puisse aller plus vite que ça, sauf à mettre en danger la sécurité des gens", a-t-elle estimé samedi. L'agence européenne du Médicament avait évoqué jeudi un délai d'un an, selon un scénario "optimiste".
Le nombre de cas de contaminations au nouveau coronavirus a dépassé dimanche le seuil du demi-million en Amérique latine et aux Caraïbes, avec 28.463 morts de la maladie Covid-19 dans la région, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles. Selon ce bilan à 06H00 GMT (8h, heure belge), la région totalise 501.563 cas, pour près de la moitié au Brésil qui est le pays de la zone le plus affecté.
Les autorités brésiliennes ont comptabilisé samedi près de 15.000 nouveaux cas et 816 décès, faisant grimper le décompte total pour le pays à 233.142 cas et 15.633 décès depuis le début de la pandémie apparue en Chine en décembre. En nombre de cas, le Pérou est le deuxième pays de la région le plus touché (88.541 cas et 2.523 décès), suivi du Mexique avec 47.144 cas. Mais en nombre de décès de la maladie Covid-19, le Mexique est le deuxième pays le plus touché dans la région, avec 5.045 morts.
Le Chili, où la capitale a entamé samedi une "méga-quarantaine" imposée après une hausse soudaine du nombre de cas et de décès, comptabilise 41.428 cas et 421 décès. En Equateur, le nombre des contaminations s'élève à 32.723 et celui des décès à 2.688.
Parmi les autres pays de la région, les plus touchés figurent la Colombie (14.939 cas et 562 décès), la République dominicaine (11.739 cas, 424 décès), le Panama (9.449 cas, 69 décès) et l'Argentine (7.792 cas, 363 décès).
Le nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de contaminations en raison de la disparité des politiques de diagnostic suivies par chaque pays, beaucoup ne testant que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.
Vos commentaires