Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders s'inquiète des informations faisant état de violences commises contre des hommes homosexuels en Tchétchénie. Si les faits devaient s'avérer, il faudrait ouvrir une enquête, estime-t-il.
Le média Novaïa Gazeta rapportait mardi que les autorités tchétchènes ont monté plusieurs camps où des homosexuels sont emprisonnés, torturés, forcés à dénoncer d'autres homosexuels, contraints de promettre qu'ils quitteront le territoire ou pire, tout simplement battus à mort. Le média Novaïa Gazeta n'en est pas à sa première révélation des atteintes au droit de l'homme commises dans cette petite République tenue d'une main de fer par le président Ramzan Kadyrov placé au pouvoir par la Russie. Des révélations que le bihebdomadaire paie au prix fort puisque six journalistes ont déjà été assassinés depuis 2000.
"On sait depuis pas mal de temps qu’il y a des discriminations un peu partout en Russie et en particulier en Tchétchénie"
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders s'est inquiété de ces informations. "La première des choses, c’est de pouvoir réaliser une enquête pour vérifier la situation sur le terrain. On sait depuis pas mal de temps qu’il y a des discriminations un peu partout en Russie et en particulier en Tchétchénie à l’égard notamment des minorités homosexuelles, et il est évident que nous devons pouvoir avoir plus d’informations sur le sujet. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à notre ambassade à Moscou d’intervenir auprès des autorités russe, mais nous avons aussi à travers le conseil de l’Europe souhaité qu’il y ait une enquête menée le commissaire aux droits de l’homme", a-t-il indiqué au micro d’Antoine Schuurwegen pour Bel RTL.
"Il faut qu’il y ait une réaction forte de la Communauté internationale"
Plusieurs organisations internationales, dont Amnesty, ont également rapporté le fait qu'au moins une centaine d'hommes homosexuels ont été enfermés dans un camp, en Tchétchénie, où ils font l'objet de violences visant notamment à leur faire dénoncer d'autres homosexuels. Le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, dément l'existence de ces camps, et même la présence d'homosexuels en Tchétchénie. "On doit pouvoir mettre fin à ce genre de situations parce qu’ici les limites sont franchies si, effectivement, on devait avoir la confirmation de l’existence de prisons spécifiques et de violences à l’égard des populations homosexuelles en Tchétchénie. Il faut qu’il y ait une réaction forte de la Communauté internationale", a insisté M. Reynders.
L'eurodéputé socialiste Marc Tarabella a quant à lui interpellé la Commission européenne, et plus particulièrement la Haute représentante de l'UE pour la politique étrangère Federica Mogherini, pour savoir quelles démarches l'UE allait entamer pour "pousser les autorités à faire cesser ces atrocités".
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