Un voilier est parti ce midi du port de Saint Malo: direction le Groenland. Un ingénieur de l'Université de Liège est à bord pour installer des stations de mesure météo. L'objectif est d'utiliser certains vents soutenus et continus pour produire de l'énergie verte à très grande échelle.
Au Sud du Groenland, il existe des terres battues par des vents forts et contenus. Pour un ingénieur, c'est un potentiel exceptionnel d'énergie verte et totalement inexploitée.
Damien Ernst, spécialiste des questions énergétiques (ULg). Il explique: "Le Groenland est une immense montagne de glace de 3 kilomètres de haut. L'air au contact de cette glace se refroidit, devient dense. Cet air dense s'écoule le long de la montagne de glace comme une avalanche d'air qui provoque un vent fort, dense et continu. "
Les immenses champs d'éoliennes pourraient accélérer de façon considérable la transition énergétique. Et par conséquence, rendre le pétrole trop cher dès 60$ le baril. La quantité de vent à exploiter équivaut à 300 centrales nucléaires, soit l'ensemble de tous les réacteurs sur la planète.
Une solution d'avenir?
Une question se pose: comment rapatrier l'énergie du Groenland vers d'autres endroits du globe? La première idée est de déployer un câble gigantesque, mais c'est déjà obsolète. L'énergie n'arriverait probablement pas sous forme d'électricité mais sous forme de gaz. Un gaz naturel, vert, fabriqué sur place et plus facile à transporter.
10 milliards d'euros, c'est le prix que devront déboursés les grandes entreprises intéressées. C'est beaucoup mais c'est loin d'être impayable. D'ailleurs, les plus intéressés pourraient être les grandes entreprises pétrolières elles-mêmes, car elles savent que leur modèle doit évoluer et devenir des partenaires qui investissent dans leur propre avenir.
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