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Deux théories expliqueraient pourquoi Poutine n'a pas encore envahi l'Ukraine, et pourquoi il ne lui reste que trois semaines pour le faire: voici l'analyse d'un expert

Deux théories expliqueraient pourquoi Poutine n'a pas encore envahi l'Ukraine, et pourquoi il ne lui reste que trois semaines pour le faire: voici l'analyse d'un expert
BELGA IMAGE
 
 

Les Jeux olympiques expliqueraient-ils la retenue de la Russie dans le conflit avec l'Ukraine ? La saison du dégel forcera-t-elle les troupes russes à passer à l'attaque d'ici trois semaines ? Interrogé par RTLINFO, le chercheur Nicolas Gosset, spécialiste de la Russie au Centre d'études de sécurité et défense, donne quelques éléments de réponse.

Les tensions entre la Russie, l'Ukraine et l'OTAN sont toujours à leur apogée. Les troupes russes sont massées à la frontière ukrainienne, mais l'invasion n'a toujours pas eu lieu, malgré les prédictions des États-Unis. Cela pourrait pourtant changer : une source anonyme mais bien informée nous a communiqué que Vladimir Poutine ne souhaitait pas attaquer lors des JO, et qu'il ne lui reste maintenant plus que trois semaines pour attaquer et ce, pour des raisons météorologiques. Ces hypothèses sont elles crédibles ?

Le président russe ne serait toujours pas passé à l'attaque en Ukraine, car historiquement, la période de Jeux olympiques constitue une trêve, et ce, depuis l'Antiquité. Les Jeux olympiques d'hiver se déroulaient à Pékin depuis début février, et se sont clos dimanche 20 février. Nicolas Gosset, chercheur Asie/Eurasie au Centre d'études de sécurité et défense, n'est pourtant pas convaincu par cette supposition : "J'ai entendu cette hypothèse suivant laquelle, pour ne pas froisser les Chinois, on n'attaquait pas pendant les JO. Mais je pense qu'il y a des explications plus structurelles que ça". 

Cette hypothèse n'étonne pas le chercheur, car en 2008, la Russie avait attendu la fin des JO pour attaquer la Géorgie. Il y a cependant, selon lui, des explications bien plus "structurelles" qui justifient la retenue de la Russie. "On est dans une logique de dissuasion de part et d'autre. Il y a un processus de négociations diplomatiques qui est en cours et l'intérêt des Russes, c'est de garder toute la panoplie des options sur la table, et donc la crédibilité de la possibilité de l'invasion de l'Ukraine". Autrement dit, pour Nicolas Gosset, la Russie ne se serait pas retenue à cause des Jeux Olympiques, mais plutôt pour garder son levier de pression sur les négociations avec l'OTAN.

Trois semaines décisives à cause du dégel de la neige ?

Autre information partagée par notre source : les trois prochaines semaines seront cruciales pour l'armée russe. Il ne reste plus beaucoup de temps avant la "raspoutitsa", la période de dégel, qui transforme la neige en boue, rendant difficile le déplacement des troupes et des chars. "C'est une explication militaro-technique. Fort est celui qui peut prévenir le dégel dans l'est de l'Ukraine. On ne sait pas, peut-être qu'il y aura encore un grand épisode de froid", nuance Nicolas Gosset, "il y a des éléments beaucoup plus fondamentaux que ça (…) je pense qu'on n'est pas dans une situation où c'est la météo qui dicte l'invasion ou pas".

D'une part, la Russie et les États-Unis semblent prêts à communiquer. En effet, le président russe a accepté le sommet proposé par Emmanuel Macron ce dimanche. D'autre part, certains facteurs pourraient bientôt prendre d'autant plus d'importance dans ce conflit : "Le 27 il y a un changement de constitution en Biélorussie. Il va probablement y avoir une chute du statut "non-nucléaire" de la Biélorussie, et les Russes vont vouloir déployer des missiles stratégiques là-bas. Le dispositif va se renforcer et la plausibilité de la guerre est là pour bien plus longtemps que le dégel dans l'est".

Peut-on donc dire que la Russie n'est pas encore sur le point d'attaquer l'Ukraine ? "Qui peut dire ce que Vladimir Poutine a décidé ? Le renseignement américain ne peut pas savoir ce que le président russe a en tête, il est le seul à savoir s'il va attaquer, et si cela sert ses intérêts. Mais selon moi, l'objectif de la Russie, puisqu'on est toujours en train de négocier, ce n'est pas d'attaquer de manière imminente", explique Nicolas Gosset.


 

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