Donald Trump retrouve jeudi son adversaire démocrate Joe Biden pour un ultime duel télévisé à Nashville (Tennessee) qui s'annonce extrêmement tendu à 12 jours de l'élection présidentielle.
Leur premier débat, fin septembre à Cleveland (Ohio), avait tourné au pugilat.
En tête dans les sondages, le candidat démocrate de 77 ans avait traité le 45e président des Etats-Unis, 74 ans, de "menteur", de "raciste" puis de "clown". "Il n'y a rien d'intelligent en vous", avait rétorqué l'ancien homme d'affaires de New York.
Et rien n'indique que le ton sera, cette fois, plus courtois ou plus constructif, même si les deux candidats seront séparés par des parois en plexiglas en raison du Covid-19.
Redoutant d'être le président d'un seul mandat, le républicain a accentué ces derniers jours ses attaques personnelles sur l'intégrité de son adversaire, martelant que la famille Biden est une "entreprise criminelle".
Pour éviter la cacophonie de leur premier affrontement, les micros des deux candidats seront coupés lorsqu'ils n'auront pas la parole.
"Je pense que c'est très injuste", a estimé Donald Trump mercredi soir depuis la Maison Blanche, réitérant par ailleurs ses critiques contre la modératrice Kristen Welker, qu'il accuse d'être "une gauchiste démocrate endurcie".
Argument notamment avancé par le président américain: Le fait que les parents de cette journaliste de 44 ans sont de fervents démocrates.
Donald Trump avait refusé un débat virtuel le 15 octobre, un format proposé pour éviter les risques d'infection après son diagnostic positif au coronavirus.
"Incompétence"
Fidèle à sa stratégie, centrée sur une omniprésence sur le terrain, le président américain a participé mercredi soir à un meeting de campagne en Caroline du Nord.
De son côté, et pour le troisième jour consécutif, Joe Biden, est resté chez lui, dans le Delaware, sans le moindre événement public à son agenda.
C'est l'ancien président Barack Obama qui est monté en première ligne, après des mois de campagne virtuelle.
"Je ne m'intéresse pas aux sondages", a-t-il lancé depuis Philadelphie, rappelant qu'ils étaient favorables en 2016 à Hillary Clinton avant sa défaite surprise.
"Beaucoup de gens sont restés chez eux, ont été flemmards et complaisants", a-t-il souligné. "Pas cette fois! Pas lors de cette élection!", a-t-il martelé.
Dans un réquisitoire cinglant contre son successeur, Barack Obama a dénoncé un président qui s'est montré incapable de prendre son poste "au sérieux".
"Tweeter en regardant la télévision ne résout pas les problèmes", a-t-il lâché, lors d'un meeting en mode "drive in" devant des sympathisants à bord de leur voiture, pandémie oblige.
Avec plus de 221.000 morts du Covid-19, les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé au monde.
"La pandémie aurait été difficile pour n'importe quel président", a reconnu Barack Obama, tout en dénonçant "le niveau d'incompétence et de désinformation" de l'équipe Trump.
Parade
Depuis Gastonia, en Caroline du Nord, l'actuel locataire de la Maison Blanche a brièvement évoqué l'entrée en campagne de son prédécesseur, assurant que c'était une bonne nouvelle.
"Personne n'a autant fait campagne pour Hillary-la-crapule que Barack Obama", a-t-il ironisé.
Le président américain martèle depuis plusieurs semaines, sans éléments concrets à l'appui, que la famille Biden s'est rendu coupable de corruption, et a appelé le ministre de la Justice à enquêter.
Son angle d'attaque? Les affaires de Hunter Biden en Ukraine et en Chine, au moment où son père, Joe, était vice-président de Barack Obama (2009-2017).
Très sensible aux attaques contre sa famille, qui le font parfois s'emporter, Joe Biden doit préparer la parade à ces coups attendus.
Déjà plus de 42 millions d'Américains ont voté par courrier ou en personne, soit quelque 30% de la participation totale en 2016, selon l'organisation indépendante Elections Project.
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